PĂ©rou : Safaris humains dans la jungle amazonienne

Selon divers quotidiens péruviens et brésiliens, des agences de tourisme de la ville de Cuzco au Pérou organiseraient des « safaris humains » en Amazonie. Ces pratiques totalement proscrites se dérouleraient dans des espaces protégés : des tribus sans contacts extérieurs y vivraient. Un tourisme malsain et qui menacerait la survie de ces ethnies.

Une tribu est spĂ©cialement sujette Ă  ces safaris peu scrupuleux : les Mashco Piro, que l’on associe aux Indiens Arawaks. Cette tribu de 600 personnes vit recluse dans la rĂ©serve Mashco Piro dans le Parc National de ManĂş, au sud-est du PĂ©rou, Ă  quelque 300km Ă  vol d’oiseau des frontières avec le BrĂ©sil et la Bolivie. La rĂ©serve Mashco Piro est inscrite au Patrimoine mondial de l’humanitĂ© : il est ainsi strictement interdit d’avoir des contacts avec la tribu ainsi qu’une dizaine d’autres tribus habitant le parc national, classĂ©es par le gouvernement pĂ©ruvien.

Il semblerait que des agences de tourisme proposeraient Ă  leurs clients des « safaris humains ». Une patrouille de surveillance d’une rĂ©serve voisine aurait identifiĂ© dans la zone interdite deux embarcations appartenant Ă  une de ces agences. Les bateaux se seraient enfuis laissant apparaitre sur la rive opposĂ©e une missionnaire Ă©vangĂ©liste et cinq jeunes Mashco Piro habillĂ©s, alors qu’habituellement ils portent des caches-sexe. La missionnaire explique alors sa prĂ©sence par un ravitaillement de la tribu en bananes et celles des vĂŞtements par des cadeaux venant de touristes. D’autres tĂ©moignages complèteraient ces informations puisque des prĂ©sents seraient bien accordĂ©s aux Mashco Piro, mais outre vĂŞtements et nourriture, il y aurait Ă©galement de l’alcool. Il faut Ă©galement savoir que les tribus de ce type, isolĂ©es, sont très vulnĂ©rables aux maladies auxquelles ils s’exposent au contact de touristes.

La Fenamad, organisme local pĂ©ruvien fĂ©dĂ©rateur des ces tribus indiennes, indique que ces « safaris humains » sont rĂ©currents et demande aux autoritĂ©s d’agir. Les responsables rĂ©gionaux du tourisme ont ordonnĂ© une enquĂŞte, mais aucun d’entre eux ne confirme l’existence de ces « safaris humains ». Le patron local du Sernanp (service national des zones naturelles protĂ©gĂ©es) communiqua sur cette affaire le 30 aoĂ»t 2014 : aucune certitude Ă  apporter quant Ă  ces pratiques, alors qu’aucune agence de tourisme agrĂ©Ă©e par lui mĂŞme ne pouvait proposer ce genre de services.

Ci-dessous, l’une des rares vidĂ©os existantes montrant des membres de la tribu Mashco Piro

Sources : Courrier International : La Razon – Carta Capital – El comercio