À Singapour, jeter ses mégots ou mâcher un chewing-gum peut vous coûter très cher !

Singapour est réputé pour sa législation très stricte. Dernièrement, un habitant a été condamné à une amende record pour avoir jeté des mégots de cigarette dans la rue. Jusqu’où vont ces règles concernant l’individu et la société ?

La crise financière de 1985 touchant Singapour incite les autorités à limiter la venue d’immigrés. Ainsi, l’état le plus dense d’Asie s’est doté d’une législation sur les comportements très stricte, radicale et brutale, devenant un régime autoritaire que certains qualifient parfois de « dictature secrète ». Cette décision avait à l’époque créé un mouvement de panique parmi l’ensemble des travailleurs immigrés déjà présents à Singapour ainsi qu’une crise avec la Thaïlande, ayant quelques milliers de ressortissants sur place.

Depuis, Singapour a également adopté une législation très stricte en matière de préservation de son environnement et de ses espaces. Dans la cité-état, le contrôle des mœurs est tel qu’il y a énormément de policier en civil qui surveillent la population. Il est parfois dit qu’il s’agit de la plus forte concentration de policiers en civil au monde par rapport à la population totale. La sécurité est partout et tout potentiel contrevenant est ultra surveillé, notamment par un vaste réseau de vidéosurveillance.

« Tout ce qui est amusant est interdit à Singapour », une phrase bien connue concernant la cité-état de 5 millions d’habitants.

Le jeudi 22 janvier 2015, un habitant de Singapour a été jugé et contraint de payer une amende record de 19 800 dollars soit 12 800 euros. Il devra également travailler au nettoyage d’un espace public pendant cinq jours. L’homme de 38 ans aurait jeté 34 mégots de cigarette depuis la fenêtre de son appartement, fait prouvé par des caméras de surveillance.

A Singapour, le chewing-gum est interdit. Par interdit, il faut entendre « strictement prohibé », et ce depuis 1992. En effet, il est interdit d’en vendre et d’en importer. Les personnes qui en consommeraient risquent environ 1000 euros d’amende en cas de crachat de ce qui a été officiellement décrété comme une « nuisance non dégradable ». En 2005, un prisonnier condamné à mort avait eu comme dernier souhait un simple chewing-gum. Les autorités avaient refusé, estimant que cela était « trop grossier, même dans le couloir de la mort ».

La peine de mort existe donc ici, bien que depuis 2005 les exécutions se font plus rares. Entre 1991 et 2005, 420 personnes ont été pendues à Singapour, majoritairement pour trafic de drogue. Les lois anti-drogues sont parmi les plus répressives du monde : il suffit par exemple de détenir 500gr de cannabis pour être condamné à mort. Pour des délits un ton en dessous, les autorités usent de châtiments corporels, comme pour ces deux Allemands coupables de dégradations sur la voie publique en 2014.

Diverses interdictions concernent par exemple la pornographie, ainsi que les pratiques homosexuelles, bien qu’elles soient de plus en plus tolérées. Il semble que la société soit un peu plus ouverte que ses lois, par exemple pour la prostitution, tolérée dans certains districts. Par contre, le comportement envers les femmes ne doit pas être équivoque puisque sur simple dénonciation, il est possible d’être jugé pour « exhibition sexuelle ».

Au-delà de l’aspect sécuritaire et comportemental, Singapour pratique la censure. Ainsi, les médias et internet sont soumis à un contrôle très strict. De plus, la réunion de plus de 5 personnes sur la voie publique constitue un délit.

Dans ces conditions, Singapour dispose (évidemment) d’un taux de criminalité des plus bas du monde, une sureté dans les rues à toutes heures. Pour avoir une vision d’ensemble de la législation, voici les recommandations du Canada à destination de ses ressortissants désirant voyager à Singapour.

Sources : 20 Minutes — Alternatives économiques — Le FigaroGouvernement du Canada