États-Unis : un îlot de longévité parmi la malbouffe et l’obésité

Une petite ville de Californie représente une zone épargnée par les ravages de la malbouffe et des maladies liées au surpoids et à une alimentation grasse. Loma Linda héberge ainsi plus de centenaires que partout ailleurs en Amérique.

La ville de Loma Linda (« la belle colline » en espagnol) est située dans la vallée de San Bernardino à une heure de Los Angeles. La population est d’environ 23 261 habitants (2010), de classe moyenne. La ville a été mise en lumière dans un ouvrage : Blue zones, où vit-on mieux le plus longtemps ? de Dan Buettner, sorti en 2008. L’auteur a parcouru le monde à la recherche de telles zones, en prenant en compte la longévité et la bonne santé. En effet, les habitants de Loma Linda auraient une espérance de vie supérieure de 6 à 7 ans à la moyenne américaine.

« Plus de 60% de nos clients sont adventistes, les autres sont étudiants », explique Mike Klein, gérant du Loma Linda Market, supermarché entièrement végétarien ayant ouvert ses portes en 1957, alors le deuxième aux États-Unis.

La moitié de la population de Loma Lida adhère aux modes de vie végétarien, végétalien et végan et semble avoir sensibilisé la jeunesse. La plupart d’entre eux seraient chrétiens adventistes et leur pratique serait liée à la religion. Le magasin quant à lui propose toujours un large choix (à dominante industrielle) de produits à base de soja, de fruits, légumes, fruits secs, noix et autres légumineuses. Cette enseigne ne vend aucune viande ni café. Le second et seul autre supermarché de la ville vend des produits de l’agriculture biologique.

« Les gens ici tiennent à garder leur environnement sain », déclare le Dr Larry Beeson de l’Université Loma Linda.

En 2011, un restaurant Mc Donald’s a voulu s’installer dans la commune, provoquant une véritable révolte populaire. Le conseil municipal a interdit par la suite l’ouverture d’autres fast-foods avec drive-in. La ville instaure un nouveau règlement pour « protéger la santé publique, la sécurité et le bien-être de ses résidents ». Ainsi, les six hôpitaux de la ville ainsi que l’université ont stoppé le service de viande dans les cafétérias. L’université ferme le samedi afin de ne pas rendre les étudiants entièrement dépendants des cafétérias. La ville de Loma Linda n’a pas seulement pensé à l’alimentation, il est interdit de fumer dans toute la ville. Enfin, les gens adhèrent à des groupes intellectuels, politiques ou religieux (adventistes), constituant un réseau social soudé et fort de liens étroits au sein de la communauté, contribuant à la longévité des résidents.

Le contraste est saisissant. Loma Linda n’est qu’à quelques minutes de la ville de San Bernardino, où l’on construisit le tout premier restaurant Mc Donald en 1940. Le berceau du fast-food américain est la région la plus touchée par l’obésité aux États-Unis. Cependant, certains pointent également du doigt l’opulence dans laquelle peuvent s’installer les habitants de Loma Linda, malgré les mesures prises et les intérêts de la médecine.

Voici un documentaire signé ARTE : Loma Linda et la Longévité publié le 22 juillet 2014.

Sources : Le Journal de MontréalArte