Pour remplacer le plastique, voici les sacs en fibres de banane !

En Ouganda, la forte pollution a provoqué une véritable crise environnementale, qui a notamment mené les autorités à interdire l’utilisation de sacs en plastique dans le pays. Un jeune chercheur a trouvé une solution écologique et durable, fabriquer des sacs à partir de fibres de banane.

39 600 tonnes. C’est ce qui représente les déchets plastiques rejetés annuellement dans l’environnement en Ouganda, un pays d’Afrique d’environ 37 millions d’habitants. Le pays est envahi de sacs plastiques, déchets non biodégradables qui mettent 400 ans pour se décomposer, étouffent la terre et mettent en péril la fertilité du sol, ce qui a poussé l’autorité en charge de la gestion de l’environnement (NEMA) à interdire, depuis le 15 avril dernier, l’utilisation de sacs en plastique de moins de 30 microns.

Pour faire face à ce problème, Godfrey Atuheire, un jeune étudiant de 23 ans en science et technologie du bois à Makerere University a trouvé il y a un peu moins de 10 ans un moyen de fabriquer des sacs plus écologiques, à partir de fibres de banane, disponibles en abondance en Ouganda. « Généralement, je m’approvisionne des tiges de banane gratuitement dans les marchés publics où ils sont facilement disponibles après élimination. Il est préférable d’utiliser des tiges exemptes de maladies« , affirme Atuheire, aujourd’hui âgé de 33 ans. Il a choisi les tiges pour fabriquer les sacs en papier parce qu’elles disposent de fibres de longueur souhaitée, et sont riches en lignine et en cellulose.

En utilisant une machine qui ne lui a coûté que trois millions de shillings (environ 880€), il peut extraire la fibre de banane de la tige, fibre qui est ensuite lavée, coupée en petits morceaux et chauffée dans des pots pendant trois heures et puis refroidie. Les sacs obtenus à partir de ce procédé sont rigides et se déchirent difficilement. Comme l’affirme Godfrey Atuheire, « les sacs en papier sont tout ce que les sacs en plastique ne sont pas. Ils sont entièrement biologiques et par conséquent, ils pourrissent très facilement après élimination, ce qui les rend écologiques.« 

En plus d’apporter une solution à un problème écologique dans son pays, Godfrey Atuheire apporte également de l’emploi. En effet, celui qui employait six personnes et produisait entre 150 et 200 sacs en plastique par jour il y a encore peu de temps peut aujourd’hui, en conséquence directe de l’interdiction d’utilisation des sacs en plastique, employer 28 personnes et produire plus de 3 800 sacs par jour. Il prévoit même de doubler cette production dans un futur proche, et former des jeunes pour réduire le fort taux de chômage chez les jeunes en Ouganda.

Source : Le Figaro