Pour sauver les abeilles, ils installent des ruches en pleine ville !

La disparition des abeilles n’est plus à prouver, bien qu’elle eu été un mystère pendant quelque temps. Face à cette catastrophe en cours, diverses initiatives se mettent en place, notamment en France avec une association qui promeut une apiculture proche des centres urbains.

Les abeilles sont depuis quelques années en proie à une disparition progressive, une surmortalité synonyme d’hécatombe. Elles seraient exterminées directement dans les ruches par un parasite, dont la présence serait due aux insecticides, fongicides et autres herbicides, abondamment utilisés par l’agriculture intensive mondiale.

Ce problème interroge l’Homme puisque sans l’abeille pollinisatrice, pas moins de 70 % de l’agriculture mondiale pourrait disparaitre. Une dépendance est donc bel et bien réelle entre l’Homme et cet insecte, et ne touche pas seulement la production de miel, loin de là. Côté solution, des universitaires américains planchent depuis 2013 sur les « Robobees », des abeilles robots alimentées en énergie solaire, qui pourraient remplacer les abeilles classiques en cas de disparition. En attendant cette éventuelle solution d’ultime recours, il faut composer avec ce que nous avons en terme d’informations sur le court terme.

En 2005 en France, un programme national baptisé « Abeille sentinelle de l’environnement » a été lancé par l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF). Elle vise à promouvoir la présence de l’abeille en ville. En effet, la ville dispose d’espaces verts multiples : jardins publics ou communautaires, parcs, ceinture verte urbaine et dispose de végétalisation plus isolée : arbres, autres ornements urbains (façades, haies), ou encore ornements privés des particuliers (jardins, balcons, terrasses)… un champ d’action non négligeable pour l’abeille qui trouverait en l’espace urbain un endroit finalement plus propice à sa survie.

À Toulouse, pas moins de 50 ruches sont présentes dans la « ville rose », et bon nombre d’entreprises ont accepté de céder leur toiture pour leur installation. Plus d’une dizaine de ruches ont investi, à Grenoble, le toit de… la mairie ! Une phase de test avait débuté en 2010 avec deux ruches seulement. L’abeille se sent mieux en ville, et sa présence permet à la fois de comprendre son comportement, de la protéger, de produire un miel urbain et enfin d’organiser des actions de sensibilisation à la population.

L’Abeille Machine, une association engagée dans la lutte pour sauver les abeilles

C’est exactement le but d’Abeille Machine, une association créée en 2010 et basée à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne. L’Abeille Machine lutte contre la disparition des abeilles en soutenant l’apiculture péri-urbaine, c’est-à-dire des villes, mais également des campagnes assez proches des centres urbains, connectées à la ville par des axes de communication rapides (autoroute — train).

Cette association lutte contre la disparition des abeilles par des actions pédagogiques, relevant de la sensibilisation à l’environnement et de l’animation à caractère ludique autour de l’abeille. L’association Abeille Machine propose des stages d’initiations à l’apiculture, ou encore des informations à destination des particuliers désirant installer une ruche à leur domicile. L’association est active également en milieu scolaire et péri-scolaire mais aussi en maison de retraite : cette communication se veut tout public.

« La particularité de l’association, c’est d’agir en milieu urbain. Du coup, ça nous a fait découvrir des partenaires nouveaux que l’on a pas l’habitude de voir, évidemment en milieu rural : ici, ce sont les bailleurs sociaux », déclarait l’apiculteur professionnel Cédric Chènevière pour l’Alter JT du 28 mai 2015.

L’abeille Machine travaille avec la Cité des Larris de Fontenay-sous-Bois, dont la population est de 8000 habitants. L’association collabore avec les bailleurs sociaux dans le but d’avoir la possibilité d’installer des ruches sur les toits d’immeubles, mais pas seulement.

« Une espèce de cercle vertueux… » indique Cédric Chènevière.

Cette collaboration est en réalité un échange. En effet, l’Abeille Machine se propose d’organiser des événements au sein de la cité, à destination de la population. Une partie du miel est acheté par les bailleurs sociaux puis distribué gratuitement aux résidents. L’Abeille Machine a également réussi à installer récemment des ruches en milieu scolaire, précisément au collège Jean Macé, implanté dans la cité des Larris. Cette initiative se traduit par un suivi tout au long de l’année avec les élèves, quant aux différents travaux en lien avec la ruche et l’évolution des abeilles avec le temps.

Cédric Chènevière rappelle que l’abeille, comme d’autres insectes, n’est pas nuisible pour l’Homme et appelle d’autres associations à collaborer sur leur protection en milieu urbain.

Liens utiles : l’Abeille Machine sur Société.com et sur Facebook.

Sources : Alter JTLa DépêcheLe Dauphiné