Deux sœurs condamnées à être violées en Inde

Le conseil d’un village reculé du nord de l’Inde a décidé d’une sanction abominable après que le frère de ces sœurs se soit enfui avec une femme d’une caste supérieure. Une pétition a été mise en ligne par Amnesty International, cette dernière ayant presque atteint les 50.000 signatures en un jour.

Alors que le CitizenPost a publié un article sur l’apparition d’une cellule féminine dans une des polices indiennes pour faciliter le dialogue avec les femmes violées, le pays fait encore parler de lui pour des faits similaires.

Deux sœurs de 23 et 15 ans se sont enfuies de leur village du district de Baghpat, dans l’État d’Uttar Pradesh. Elles avaient été condamnées par le conseil de leur village à être violées puis à se montrer nues dans la rue, leur corps peint en noir. Ce conseil n’a aucune valeur légale, puisqu’il n’a pas été élu et est donc non officiel.

« Nous demandons que les autorités locales interviennent immédiatement », indique Amnesty International qui a révélé l’information puis mis en ligne une pétition.

Le châtiment arbitraire prévu pour les deux sœurs avait pour but de punir leur frère, car faisant partie de la caste des Intouchables, il n’aurait jamais dû, selon le conseil, s’enfuir avec une femme (déjà mariée) appartenant aux Jat, une caste supérieure.

« La décision des Jats est sans appel », explique un second frère de la famille à Amnesty International.

Après la fuite des deux sœurs, leur maison aurait été vandalisée ce qui fait craindre aux autres membres de la famille des représailles. Les inquiétudes se portent également sur la femme Jat, qui s’est retrouvée enceinte. L’une des deux sœurs a porté un recours auprès de la Cour suprême indienne pour obtenir une protection, tandis que le père a également agi : il a déposé plainte auprès de deux organismes nationaux, expliquant le harcèlement dont sa famille fait l’objet, à la fois par la famille Jat, mais aussi par la police.

Les conseils de village non officiels existent toujours dans les zones rurales d’Inde, et de vieux hommes appartenant aux castes supérieures sont toujours garants des règles héritées du système ancestral des castes du pays. La Cour suprême indienne aurait déclaré ces tribunaux locaux « fantoches » et illégaux, mais la réalité est tout autre : ils continuent de rendre et d’appliquer des sanctions horribles, comme l’indique l’ONG de défense des droits de l’homme.

>> Signer la pétition

Sources : Amnesty InternationalLe FigaroLe Dauphiné

– Illustration : Une jeune femme indienne / Paulrudd