Comment cette femme a résolu le problème des déchets au Pérou

Lorsque Albina Ruiz débarque à Lima, la capitale du Pérou, pour y faire ses études, la jeune femme prend conscience des innombrables problèmes sanitaires et de pollution causés par la mauvaise gestion des déchets dans son pays. Elle va agir pour le bien de la communauté.

La municipalité ne pouvant gérer que la moitié des déchets, le reste s’entassait dans les rues ou dans la rivière qui traversait l’un des quartiers les plus pauvres de Lima. Malgré quelques ramasseurs qui récupéraient ce qu’ils pouvaient pour les revendre à des intermédiaires, la situation devenait impossible. « Avant, les recycleurs gagnaient, dans un bon jour, pas plus de deux dollars (1,5 euro). Maintenant qu’ils sont organisés, leur bénéfice peut aller jusqu’à dix dollars (7,5 euros) par jour, voire plus s’ils ajoutent de la valeur à la matière récupérée, par exemple s’ils coupent le plastique et le vendent en petits bouts » raconte Albina Ruiz.

En 1986, elle crée l’ONG Ciudad Saludable (« ville saine ») et met en place un réseau de micro-entreprises qui va permettre aux habitants du quartier d’El Cono Norte de gagner de l’argent tout en améliorant leurs conditions de vie. Grâce à l’ONG, les nouveaux entrepreneurs ont pu augmenter la quantité de déchets traitée, acheter des motos ou des camionnettes, et travailler dans de meilleures conditions d’hygiène. Mieux, en impliquant directement des membres des communautés confrontées au problème des déchets, les projets d’Albina Ruiz atteignent des taux de paiement de 98 % alors que la taxe imposée par le gouvernement n’était payée que par 40 % de la population.

Actuellement, 200 municipalités participent au programme de l’ONG au Pérou, qui comprend 35 micro-entreprises gérant 600 ramasseurs de déchets. Albina Ruiz a même été en mesure d’étendre son action à travers le monde. La République Dominicaine, le Brésil et le Guatemala travaillent d’ores et déjà avec elle. « Nous travaillons déjà dans sept pays d’Amérique latine et en Inde. Cette année, nous espérons arriver en Afrique », conclut-elle.

Source : Ryot