Où se trouvent les esclaves du monde moderne ?

Selon l’ONU, le trafic d’êtres humains générerait la somme de 32 milliards de dollars par an. Il s’agit d’un phénomène mondial; mais où sont situées les victimes de ce trafic dont profitent une poignée d’individus malveillants?

Le trafic d’êtres humains a fait l’objet d’une infographie destinée à comprendre la façon dont sont reparties les victimes de cette « traite ». Ce document a été élaboré par Florencia Abd, une infographiste argentine ayant rejoint en 2006 le quotidien le plus lu de son pays, La Nacion. L’infographie en question a été publiée dans le journal argentin 1er août 2015.

Selon l’ONU, la gent féminine (femmes et filles) représenterait 80 % des victimes de trafic humain en 2014 ; quant aux enfants en général, ils incarnent entre 15 et 20 % d’entre elles. Les victimes recensées dans le monde cette année-là se chiffrent à 44.462, un chiffre qui serait en dessous de la réalité, ne prenant pas en compte les victimes non déclarées. Selon le Bureau International du travail, il y avait en 2005 environ 2,4 millions de personnes victimes de trafic humain.

Dans un premier temps, l’infographie présente la répartition géographique des 44.462 victimes recensées en 2014. Ainsi, la zone la plus touchée est l’Europe (incluant la Russie) avec 11.910 victimes, suivi de l’Afrique subsaharienne (9 523 victimes). Les zones géographiques qui semblent les moins exposées au trafic humain sont l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui ensemble comptabilisent 3 388 victimes déclarées. La plupart du temps, ces victimes ont été déplacées de leur pays d’origine (esclavage sexuel, prélèvement d’organes…).

Dans un second temps, l’infographie indique par le biais d’une carte du monde l’implication des états dans la lutte contre le trafic humain. Ainsi, le degré d’application de la loi de protection des victimes de trafic humain (TVPA ou Trafficking Victims Protection Act) a été évalué. Il s’agit d’une loi américaine datant de 2000, sollicitant diverses agences à l’internationale quant à la lutte contre le trafic des personnes.

Ainsi, les pays affichant un haut degré d’application de la loi se trouvent en Europe occidentale, en Amérique du Nord, sans oublier l’Australie. Les meilleurs élèves en Asie sont Taïwan et la Corée du Sud tandis qu’en Amérique du Sud, seul le Chili prétend à être qualifié de la sorte.

Les pires mauvais élèves mondiaux sont incarnés par la Russie, dont le nombre de victimes déclarées est comptabilisé dans le même total que l’Europe, montrant le clivage entre ces deux zones. Ailleurs, des pays comme l’Afghanistan, le Venezuela, le Soudan du Sud, la Syrie, l’Algérie, la Libye ou encore la Thaïlande ont un degré faible d’application de la loi protection des victimes de trafic humain. Pour des raisons non données, la Somalie figure sur l’infographie comme étant un « cas particulier ».

Voici l’infographie élaborée par Florencia Abd :

Credit: Florencia Abd

Sources : La NacionCourrier International