Corée du Nord : Il simule sa mort pour avoir gagné trop d’argent

En 2003, un Nord-Coréen a fui son pays et s’est réfugié chez le voisin sud-coréen. Mais avant cela, il a pris soin de diffuser un faux certificat de décès, et même sa famille le pense toujours décédé dans un accident de voiture. La cause ? L’homme a amassé trop d’argent sur le marché noir.

L’histoire semble rocambolesque et la décision de l’homme plutôt extrême, mais il semble que ce soit le seul moyen qu’il ait trouvé pour éviter de se faire assassiner. En effet, à cause d’une trop grosse somme d’argent gagnée sur le marché noir, Dzhon Khen-mu, aujourd’hui 60 ans, a dû quitter la Corée du Nord mais avant cela, simuler sa mort, même auprès de sa famille qui pense que l’homme est décédé en 2003 dans un accident de voiture.

Aujourd’hui citoyen de Séoul, chez le voisin la Corée du Sud, Dzhon Khen-mu a expliqué à Radio Free Europe que, pour un Nord-Coréen, le fait d’amasser des devises étrangères était l’équivalent d’une condamnation à mort. Auparavant manager d’un hôtel de Pyongyang, la capitale nord-coréenne, l’homme rencontrait de nombreux étrangers. Il a commencé à amasser des sommes d’argent lorsqu’un touriste japonais lui a offert un pourboire de 300 dollars pour un service rendu. Grâce à cette somme, il a importé différents produits qu’il revendait au marché noir.

Dans un État où le commerce est interdit et où même les chaussettes sont distribuées chaque trimestre, son business permettait à ses clients d’avoir plus que les rations prévues, et à lui-même d’amasser de l’argent, jusqu’à 100 000 dollars selon ses dires. « De grosses sommes de devises étrangères aux mains de personnes privées constituent une menace pour les autorités, particulièrement lorsque l’argent n’est pas partagé comme le voudrait l’État » explique-t-il.

Lorsqu’il s’est senti en danger, il a alors décidé de fuir et de simuler sa mort pour protéger sa famille. « S’ils avaient su que j’étais vivant et si j’avais fui sans me dénoncer aux autorités, ils auraient été sévèrement punis« . Celui qui a changé de nom et ne se fait jamais prendre en photo travaille désormais pour une radio sud-coréenne diffusant des messages pirates aux Nord-Coréens allant à l’encontre de la propagande. Quant à reprendre contact avec sa famille, il s’y refuse. « Si le parti découvre que je suis vivant et que je vis en Corée du Sud, ma famille sera en danger. Tant que je suis “mort”, ils sont vivants. C’est ce que je me dis chaque jour« .

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