Discrètement, une association reloge les femmes victimes de violences conjugales

En 2014, environ 201 000 femmes étaient victimes de violences conjugales, ce qui correspond à 1,2% des femmes entre 18 et 59 ans. La même année, 148 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint, soit environ une femme tous les deux jours. L’association HOME créée il y a 12 ans a donc décidé de prendre en charge ces femmes en les hébergeant.

L’association HOME (Hébergement Orientation Médiation Écoute) a permis depuis 2006 de reloger plusieurs femmes dans le Val-De-Marne et en Essonne. En tout, 80 femmes et enfants sont hébergés et près de 2356 ont été accompagnées dans les démarches de réinsertion. Le relogement de ces victimes de violences conjugales se fait dans la plus grande discrétion. L’association propose des appartements sans nom sur la boîte aux lettres. Le but est d’avoir une démarche d’encadrement global afin de sortir ces femmes de la rue : l’hébergement n’est pas la seule aide. Il y a également un soutien psychologique et social ainsi qu’un accompagnement en ce qui concerne la santé et la citoyenneté.

La discrétion est la pierre angulaire de cette solidarité. Eros Sana, le journaliste de Bastamag rapporte qu’une des femmes s’est vue remettre un téléphone « grand danger » par la justice. Ce dispositif permet, par simple pression, d’être géolocalisé et secouru par la police en cas de menace. Car la menace pèse toujours sur ces femmes. C’est pourquoi il est urgent de les loger en dehors des hôtels ou des lieux traditionnels où elles pourraient être retrouvées. De plus, comme le précise Ouarda, fondatrice et directrice l’association : « On ne se reconstruit pas en passant des mois dans une chambre d’hôtel, souvent éloignée ou isolée. Une chambre où on ne peut faire sa propre cuisine, où on n’a pas une vraie intimité. Il faut aux femmes un endroit bien à elles, où elles se sentent en sécurité, qu’elles soient seules ou avec leurs enfants ».

Ainsi, le travail de HOME se fait à l’intérieur de ces logements où les 35 bénévoles doivent avoir de multiples casquettes : tantôt plombier, tantôt soutien pour les impôts. Il y a également un gros travail de communication est effectué afin de prévenir ce genre de problèmes. Ouarda et ses associés essaient d’avoir un discours féministe dans les quartiers afin de changer les rapports entre garçons et filles et d’attaquer le problème dès le plus jeune âge.

Sources : Bastamag, Droitdesfemmes