Une commune française décrète l’eau « bien commun de l’humanité » et la rend presque gratuite

L’eau est l’élément vital aux êtres humains et cette ressource sera de plus en plus rare à l’avenir. En France, la commune de Roquevaire (Bouches-du-Rhône) a rendu l’eau disponible presque gratuitement pour les habitants. Focus sur une initiative faisant office d’exemple.

Depuis presque 5 années, l’eau est quasi-gratuite pour les habitants de Roquevaire, où résident environ 10.000 âmes. Le 19 décembre 2011, la municipalité a décrété que l’eau était un « bien commun de l’humanité », et a mis en place un tarif inédit d’un euro les trois mètres cube (au lieu de 3 à 4 euros habituellement). La commune de Roquevaire estime que « l’eau potable ne doit pas être une marchandise source de profits injustifiés », et ce pour le bien de ses habitants.

30m3 est la quantité d’eau jugée vitale à un foyer. Si la consommation du foyer dépasse cette quantité, le prix au mètre cube augmentera, mais restera en dessous des prix pratiqués ailleurs. Selon Yves Mesnard, maire de Roquevaire :

« On ne paie pas la ressource. Or, en tant qu’élus, on n’est pas là pour faire du pognon, mais pour faire fonctionner une commune. »

La mesure avait rencontré une résistance de la part d’opposants, qui estimaient que seul un prix important de l’eau pouvait éviter le gaspillage, laissant penser que la population serait incapable d’être responsable au niveau des volumes consommés, et ce en cas de prix trop bas. Depuis 2011, la commune de Roquevaire confirme que ces idées préconçues sont fausses. En effet, alors que la population a augmenté, la consommation générale en eau a quant à elle diminué. La mesure aurait donc permis de sensibiliser la population au sujet.

Depuis 1925, la commune dispose de sa régie municipale, ce qui lui a toujours permis de garder la main sur le marché local de l’eau et donc sur les prix. Cependant, la belle aventure pourrait prendre fin à cause de l’avènement, en 2020, de la métropole d’Aix-Marseille-Provence. La gestion de l’eau devrait être alors confiée à une mégastructure.

Quoi qu’il en soit, cette initiative est très positive et va contre certaines déclarations désobligeantes, comme celle de Peter Brabeck-Letmathe, président de la multinationale Nestlé en 2012 qui affirmait :

« L’eau est une denrée alimentaire comme les autres et doit avoir une valeur marchande. »

Sources : PositivRBasta