En Inde, une école demande aux parents de planter un arbre au lieu de payer les frais de scolarité

En Inde, une école primaire propose aux parents de planter un arbre plutôt que de payer les frais de scolarité. Une initiative mise en place par un groupe de professionnels locaux dans le but de proposer un moyen abordable d’amener les élèves à école et d’encourager l’éducation pour tous.

À ce jour, le gouvernement indien ne dépense que 3,9 % de son budget annuel à l’éducation et de nombreux parents sont laissés pour compte, condamnés à payer de lourds frais de scolarité, mais aussi des frais pour les livres et les fournitures scolaires. Une enquête nationale publiée l’an dernier a montré qu’entre 2008 et 2014, les dépenses privées avaient augmenté de 175 % pour les frais de scolarité, un budget considérable pour nombreuses familles — en particulier dans les régions rurales. Pour encourager néanmoins les parents à laisser leurs enfants à l’école primaire, l’école Shiksha Kuteer dans le village de Ambikapur, à l’est du pays, propose aux parents de planter un arbre au lieu de payer les frais de scolarité.

Les parents doivent ainsi planter, mais aussi prendre soin de la jeune pousse. Un petit prix à payer comparé aux frais de scolarité traditionnels et livré avec l’avantage supplémentaire d’aider à améliorer la qualité de l’air local. L’initiative a été mise en place par un groupe de professionnels locaux et de propriétaires d’entreprises en réponse aux frais scolaires toujours plus lourds dans le pays, surtout au niveau de l’école primaire : » À Delhi seul, la dépense moyenne pour l’enseignement général a été multipliée par trois depuis 2008« , explique Maria Thomas pour le magasine Quartz. »Cela commence dès la maternelle où les parents dépensent plus d’argent pour les frais et les fournitures que pour certains diplômes à l’Université de Delhi et même certains instituts de gestion ».

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Un manque de considération du système éducatif préjudiciable puisqu’en 2014, un rapport sur l’éducation en Inde révélait que près de 20 % des élèves de 2e année âgés de sept ou huit ans ne savaient même pas compter jusqu’à 10. En offrant aux parents un moyen abordable d’amener les élèves à l’école, Shiksha Kuteer encourage donc l’éducation pour tous. Et la réponse est écrasante puisque 700 jeunes arbres ont d’ores et déjà été plantés à travers le village au cours de l’année 2016.

Ambikapur n’est qu’un petit village en Inde, mais si l’approche fonctionne, elle pourrait s’étendre à d’autres écoles dans le pays. Et ça ne peut pas faire de mal dans un pays où la pollution de l’air devient un problème toujours plus alarmant dans de nombreuses régions. Le mois dernier, l’air de Delhi était si toxique que ses écoles ont dû fermer.

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