Pour faire un simple câlin, même un enfant doit être consentant

Une association à but non lucratif américaine estime qu’il ne faut pas forcer les petites filles à faire des câlins et des bisous à leurs proches. En effet, cette organisation soutient que la notion de consentement s’apprend dès le plus jeune âge.

Quels parents n’ont jamais demandé à leurs enfants de faire un câlin ou un bisou après avoir reçu un cadeau ou pour dire au revoir à un proche que l’on voit occasionnellement ? L’association Girl Scouts USA, soutenue par 1,8 million de petites filles et 800 000 adultes aux États-Unis a dernièrement créé le buzz avec les mots suivants :

« Dire à votre enfant qu’elle doit un câlin à quelqu’un juste parce qu’elle n’a pas vu cette personne depuis longtemps ou parce que cette personne lui a offert un cadeau peut lui faire intégrer l’idée qu’elle devra de l’affection physique, plus tard dans sa vie, à quiconque l’invitera à dîner ou fera quelque chose de supposément gentil »
, une déclaration tirée d’un article publié sur le site de l’association le 3 novembre 2017.

Intitulée « Reminder: She Doesn’t Owe Anyone a Hug. Not Even at the Holidays », (en français : « Rappel : elle ne doit de câlin à personne. Pas même durant les fêtes »), cette publication a été partagée plus de 7 500 fois sur Facebook et il s’avère que les commentaires sont partagés entre indignement et approbation. Les internautes sont tout de même nombreux à soutenir l’article, évoquant le plus souvent le choix de l’enfant d’être affectueux ou non, sans aucune pression.

Alors que depuis quelques mois et les différents scandales dont nous avons tous pris connaissance, les notions de consentement, de harcèlement et d’agression sont régulièrement redéfinies. Cependant, considérer qu’il s’agit d’une problématique d’adultes serait une erreur. Toujours dans la publication de Girls Scouts USA, la psychologue américaine Andrea Bastiani Archibald explique :

« La façon dont on apprend – ou non – aux petites filles à instaurer des barrières physiques et à voir leur volonté respectée – ou non – restera gravée en elles toutes leurs vies et peut influencer la façon dont elles percevront leurs corps à l’âge adulte. Leur apprendre la notion de consentement tôt l’aideront à connaître leurs droits, à savoir quand certaines limites sont franchies, et quand tirer la sonnette d’alarme. »

Selon ces déclarations, il serait donc inopportun d’obliger un enfant à se montrer affectueux pour dire merci ou encore dans le cas d’une demande de la part de l’enfant : ne pas l’inciter à être affectueux pour obtenir quelque chose en échange. Il faut savoir que, sans blâmer les parents, le choix de se montrer affectueux devrait dépendre de l’enfant lui-même qui, souvent, s’exécute plutôt par peur de blesser son entourage face à la requête exprimée.

Les enfants sont en général plus démonstratifs que les adultes et peuvent spontanément se montrer affectueux. En revanche, si le déclic n’intervient pas, cela est dû à leur timidité ou peut-être au fait qu’ils n’apprécient pas le proche concerné. Tout simplement, l’enfant pourrait ne pas apprécier le fait de faire des câlins ! Un mot d’ordre : ne pas insister.

Sources : New York TimesSlate