Mais pourquoi donc les médecins québécois protestent… contre une augmentation de leur propre salaire ?

Crédits : DarkoStojanovic/Pixabay

Qui ne voudrait pas que son salaire soit augmenté ? Il y a même des travailleurs qui manifestent et font grève pour cela. Au Québec, les médecins refusent leur augmentation et se montrent solidaires des infirmiers (-res) ainsi que des autres membres du personnel employé dans les hôpitaux.

« Ces augmentations sont d’autant plus choquantes que nos collègues infirmières, préposés, commis et autres professionnels subissent des conditions de travail très difficiles tandis que nos patients vivent avec le manque d’accès aux services requis à cause des coupures draconiennes », ont déclaré les médecins québécois dans une lettre ouverte publiée le 25 février 2018.

Ainsi, plus de 850 médecins et étudiants en médecine du Québec ont signé une pétition visant à annuler une hausse de leur salaire accordée récemment par le gouvernement. Il s’agissait tout de même d’une augmentation de 1,4 % des salaires chaque année sur une période de huit ans. Les signataires désirent que cet argent, à savoir 1,5 milliard de dollars canadiens, soit réutilisé pour financer une meilleure rémunération des autres employés hospitaliers et améliorer les services, un geste exceptionnel !

Par ailleurs, une étude relayée il y a quelques semaines par Radio ICI Canada indiquait que les salaires des médecins de la province avaient déjà beaucoup augmenté entre 2006 et 2015, tandis que leur temps de travail avait quant à lui diminué. Certains médecins disent même avoir honte de ces hausses et demandent clairement une meilleure redistribution de ces revenus.

Ceci est à corréler avec le fait que les autres employés hospitaliers, notamment les infirmiers (-res), se battent pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail. En effet, le Washington Post publiait un article ce 7 mars 2018 relatant le témoignage d’une infirmière ayant dû gérer pas moins de 70 patients en une seule nuit ! Ainsi, l’amélioration des conditions de travail passerait entre autres par une limitation du nombre de patients à traiter par jour.

En tout cas, espérons que les médecins québécois, dont le geste de solidarité est à saluer, se fassent entendre et que les autorités acceptent de contenter tout le monde.

Sources : Washington PostSlate – Le Monde