Pas besoin de robots pour propager les « fake news » : ce sont les internautes qui s’en chargent le mieux !

Crédits : Flickr / Alan O'Rourke

Depuis leur avènement, les réseaux sociaux constituent un moyen de s’informer de plus en plus utilisé par les internautes, qui ont eu aussi la possibilité de relayer des informations qui leur semblent importantes. Mais dernièrement, les fake news ont progressivement remplacé les rumeurs, allant parfois jusqu’à instaurer une psychose autour des contenus proposés par les médias.

À l’évocation de l’expression fake news, nous sommes nombreux à avoir en tête l’actuel président américain, l’index pointé vers les journalistes pour les accuser de faire circuler des informations fallacieuses sur sa personne. Mais ce terme ne séduit pas uniquement l’actuel locataire de la Maison-Blanche. De manière plus insidieuse, les contenus douteux sont très nombreux à être répandus sur la toile, par les internautes eux-mêmes. C’est en tout cas ce que révèle une étude réalisée par le très sérieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) américain.

Pour ce faire, les chercheurs ont récolté des informations qui ont pu circuler sur Twitter entre 2006 et 2017. Vous pouvez vous en douter, les chiffres sont vertigineux : 126 000 informations propagées par environ 3 millions de personnes, et ce plus de 4,5 millions de fois ont donc été analysées. Pour vérifier la fiabilité des données, pas moins de six agences de presse indépendantes ont été sollicitées. L’étude a permis de conclure que, quand une vraie information est vue par environ 1000 utilisateurs de la plateforme, les histoires les plus alambiquées pouvaient en atteindre 10 000 !

Non seulement les fake news se répandent plus massivement, mais également plus rapidement, particulièrement celles qui concernent le domaine politique. Soupçonnant les bots – des comptes qui génèrent des tweets de façon automatique – de les propager, les chercheurs ont donc utilisé une technologie avancée pour détecter toute activité suspecte de ce côté, sans résultat. Comme le souligne l’étude :

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les bots propagent à une même vitesse des informations aussi bien vraies que fausses, laissant deviner que les fausses informations se diffusent plus facilement que la vérité parce ce que les humains, et non les robots, sont plus enclins à les diffuser. »

Comment expliquer ce phénomène ? Il semble que les internautes sont attirés par les fake news parce que ces dernières ont des titres plus racoleurs, et « contiennent des informations que les utilisateurs de Twitter n’ont pas vues auparavant », comme le précise le magazine Science. C’est donc l’attrait pour les annonces à scandale, et justement le fait qu’elles semblent moins « normales » que des vraies, qui explique que les gens propagent ces contenus.

Dégoût, peur et surprise, voilà ce qui interpelle les personnes qui cliquent sur ces titres alarmistes et les diffusent, souvent au détriment de la vérité. Finalement, notre bon sens aurait-il du mal à démêler le vrai du faux ? Il est évident qu’il faut agir face à cette vague de désinformation. Certains proposent par exemple de mettre en place un label qui pourrait certifier de la qualité de l’information proposée aux internautes. En attendant, mieux vaut être attentif et arrêter de chercher le sensationnel là où il n’est pas.

Sources : ScienceTélérama