Australie : Peter Norman, le sprinter blanc de Mexico 68 qui avait soutenu les deux Afro-Américains a enfin été honoré !

Peter Norman est toujours recordman d'Océanie du 200 mètres avec 20 s 06 ! Crédits : Wikipedia

Le sprinter australien Peter Norman, qui a soutenu les deux Afro-Américains ayant protesté contre la ségrégation raciale aux États-Unis durant les JO de Mexico en 1968, vient d’être honoré par son pays à titre posthume.

Peter Norman avait terminé deuxième de l’épreuve finale du 200 mètres à Mexico en 1968, derrière Tommie Smith et devant John Carlos, les deux Afro-Américains exclus à vie des Jeux Olympiques pour avoir levé leur poing ganté vers le ciel lors de la remise des médailles afin de protester contre la ségrégation raciale dans leur pays. Le sprinter australien a soutenu ses deux adversaires en portant un badge de l’Olympic Project for Human Rights (OPHR) et leur aurait même conseillé de partager la paire de gants noirs au moment de lever leur poing en l’air.

Le sprinter Peter Norman, très conscient de la situation dans son propre pays, s’est montré naturellement solidaire. En effet, l’Australie n’a considéré les Aborigènes comme de vrais citoyens seulement à partir de 1967. Également très ségrégationniste, l’Australie s’est acharnée sur Peter Norman à son retour au pays. Le milieu olympique australien l’a ainsi tout bonnement ostracisé et exclu des jeux suivants.

Peter Norman est décédé le 3 octobre 2006, à Melbourne, d’une crise cardiaque. Tommie Smith et John Carlos s’étaient alors rendus à ses funérailles et avaient porté son cercueil. Il aura fallu attendre ce samedi 28 avril 2018 pour que Peter Norman soit récompensé pour son courage. L’Australie lui a en effet décerné un Ordre du mérite à titre posthume, une récompense tardive selon l’actuel président du Comité olympique, John Coates.

La distinction décernée à Peter Norman s’inscrit tout de même dans une certaine continuité, puisqu’en 2012, l’Australie avait déjà adopté une motion d’excuses pour le traitement qui avait été le sien lors de son retour au pays après les JO de Mexico.

Sources : Le Parisien – France Info