Québec : des caméras pour surveiller ce que vous jetez à la poubelle !

Une technologie ayant déjà fait scandale à Londres et qui apparaitra bientôt au Québec : des caméras enregistreront le contenu des ordures des citoyens. Il ne s’agit cependant pas du seul dispositif pensé par les autorités.

Bienvenue à Beaconsfield, une bourgade d’environ 20.000 habitants située dans l’ouest de l’île de Montréal. Ici, des caméras sont utilisées afin de surveiller le dépôt d’ordures des citoyens dans les poubelles publiques. Un projet pilote initié par la municipalité pendant deux ans (rassemblant 253 habitants) a permis d’étendre aujourd’hui le concept à l’intégralité des habitants de la ville. Les camions chargés de la récolte des déchets sont également, depuis l’instigation du projet, équipés de caméras capables de braquer le contenu des poubelles.

Prévention plutôt que surveillance

« La caméra sert uniquement pour confirmer le contenu qui est déversé dans le camion. Une photo est seulement prise si on perçoit une anomalie importante, comme, par exemple, des déchets dangereux, une télévision ou quelque chose comme ça » explique Andrew Duffield, le directeur des travaux publics de la Ville de Beaconsfield, au Journal de Montréal du 23 août 2015.

Quant au directeur des travaux publics de la municipalité de l’île de Montréal, il précise que les caméras ont été jusqu’alors « peu utilisées », et que cela ne changera pas.

S’indigne-t-on seulement des caméras?

Les caméras ne sont pas la seule initiative des autorités de Beaconsfield, en réalité, un autre équipement suscite l’appréhension. En effet, dès le mois de novembre 2015, des puces RFID équiperont les poubelles et récolteront une pléiade d’informations sur les déchets provenant de chaque habitation : historique des habitudes, localisation des bacs, contrôle des contaminants.

À Londres en 2009, la Big Brother Watch, une organisation de défense de la vie privée qui réagit souvent sur les intrusions des autorités, avait publié un rapport sur l’utilisation des puces RFID dans le cadre d’un captage d’information à propos des déchets émis par les contribuables. L’organisation pointait le fait qu’aucun débat n’avait réellement eu lieu avant la mise en place du dispositif, et que ceci pouvait être la porte ouverte pour la mise en place d’autres dispositifs de surveillance de la population quant aux déchets, et ce sans consultation de celle-ci.

Sources : Le Journal de MontréalCBC News