Corée du Sud : le pays des « voyeurs high-tech »

Nous évoquons souvent le Japon comme étant le pays où se déroulent le plus souvent des atteintes aux femmes dans les transports collectifs bondés sous forme d’attouchements. Cependant, nous parlons un peu moins de son voisin coréen alors que ce pays fait face à une recrudescence des caméras cachées destinées à observer les femmes à leur insu.

Le phénomène est grandissant au pays du matin calme puisque ces caméras destinées à espionner les femmes se multiplient. En effet, un reportage de l’AFP (relayé par Yahoo.com) indique qu’entre 2010 et 2014, la quantité de voyeurs appréhendés a explosé. Le nombre de coupables de tels actes est passé de 1100 à 6600 par an, un chiffre alarmant. En 2015, environ 7600 cas de ce type ont été relevés dans le pays.

Les caméras se miniaturisent de plus en plus et des milliers de pervers coréens en installent dans les vestiaires et toilettes publiques. Ce type de délit est nommé localement molka et peut prendre plusieurs formes. Outre l’installation de caméras, il peut s’agir de prendre directement en photo les dessous d’une femme à son insu dans les transports en commun comme le métro ou lors d’un passage sur un escalator.

Ce « voyeurisme high-tech » est devenu un fléau en Corée du Sud puisque les autorités ont enfin décidé d’intervenir. La mairie de la capitale Séoul a créé une brigade de 80 policiers dont la mission est de surprendre les cas de molka en flagrant délit tandis qu’une seconde brigade de 50 inspectrices a reçu la directive de passer au peigne fin les toilettes publiques ainsi que des vestiaires sportifs. Ces dernières sont méticuleuses et contrôlent les poignées de portes, le porte-papier hygiénique en passant par les grilles de ventilation. Une université réservée aux femmes, toujours à Séoul, a même fait inspecter chaque recoin de son campus !

Le molka n’est pas nouveau dans ce pays puisque depuis maintenant une décennie, certaines lois sont censées dissuader (ou du moins freiner) ce genre de pratique. En effet, la législation exige que tous les smartphones vendus doivent faire entendre un « clic » lors de la prise de photos, mais certaines applications permettent de tricher en rendant les appareils silencieux. En pratique donc, pas grand chose n’a été fait jusqu’à aujourd’hui, même si la loi prévoit une amende de 8000 euros et une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour un tel délit, une sentence néanmoins rarement appliquée permettant ainsi de laisser grandir le nombre des voyeurs high-tech.

Sources : Vice News – France TV Info