Présidentielles 2017 : quelle position des candidats sur le revenu universel ?

Le programme des candidats aux élections présidentielles qui se dérouleront l’an prochain n’alloue pas beaucoup de place à la question du revenu universel. Pourtant, celui-ci a un poids considérable dans le débat public et est plutôt salué par de nombreux observateurs économiques et politiques. Quelle est la position des candidats les plus populaires des élections ?

Qu’est-ce que le revenu universel ? Il s’agit d’une somme située entre 750 et 1000 euros, qui serait distribuée à chaque citoyen français sans condition d’éligibilité et ne tenant pas compte des revenus déjà perçus. La question de son application fait débat et l’on en parle à chaque fois qu’une grande élection se profile. Deux tiers des Français y seraient d’ailleurs favorables, selon un sondage de 2015.

Les défenseurs de cette mesure estiment que celle-ci lutterait contre la pauvreté, et motiveraient les citoyens à se diriger vers des emplois bien plus utiles socialement que rémunérateurs, comme dans la santé ou encore les milieux associatifs et artistiques. Néanmoins, ceux qui le souhaiteraient pourraient garder leur activité, s’ils en ont une, et tout de même percevoir ce revenu universel.

Tous les candidats des prochaines élections présidentielles ont leur avis sur la question, comme son fervent défenseur, Benoît Hamon, député socialiste qui déclarait : « L’objectif est d’être moins dépendant du travail. Ce revenu permettrait de favoriser la prise de risque entrepreneuriale et de permettre de faire du bénévolat ». Le candidat souhaite appliquer la mesure sous la forme d’une allocation de 600 euros par mois pour les 18-25 ans, puis l’étendre ensuite à 750 euros (voire 1000) pour tous les citoyens français majeurs.

L’ex-premier ministre Manuel Valls souhaite quant à lui établir un « revenu minimum décent », réduisant fortement la dimension universelle de la mesure. Il désire fusionner l’ensemble des minimas sociaux, tandis que ce revenu ne dépasserait pas 800 euros au maximum, une somme assez lointaine du SMIC (environ 1150 euros) afin que les citoyens continuent de travailler et ne s’en satisfassent pas. De plus, cette somme sera plus ou moins importante en fonction des revenus déjà perçus par les citoyens.

Emmanuel Macron s’est peu exprimé sur la question, mais ce dernier ne serait pas contre une telle mesure, bien que peu de détails ont transpiré de ces déclarations, comme celle faite à la radio RMC en janvier 2016 : « Moi, je ne crois pas à l’égalitarisme, je crois en l’égalité des opportunités. L’idée du revenu universel […], c’est une idée qui va dans ce sens et qui m’intéresse. »

Marine Le Pen estime que la mesure mérite réflexion, histoire de l’inclure ou non dans son programme officiel. Bien que peu partante, elle reconnait que le revenu universel comporte quelques avantages, tant qu’il ne favorise pas le laxisme. Celle-ci indique par ailleurs que le revenu universel serait un pas fait vers le « droit des femmes au foyer à ne pas travailler ».

Jean-Luc Mélenchon estime pour sa part que le revenu universel pourrait avoir des conséquences néfastes, et ne mâche pas ses mots : « On est en train d’inventer un RSA socle, qui permet à l’employeur de dire ‘je te paye moins puisque de toute façon tu touches ton revenu universel.’ Il faut faire très attention, cette formule n’est pas au point. » Le candidat défend depuis longtemps une idée tout autre : le plein emploi combiné à une réduction du temps de travail hebdomadaire pour tous.

Sources : Libération – Konbini