L’hydropolitique, cette science mĂȘlant gĂ©opolitique et ressources en eau

L’eau est un Ă©lĂ©ment majeur du 21e siĂšcle tant les questions qui lui sont relatives sont nombreuses et le seront encore plus dans le futur. Au-delĂ  de la notion environnementale, l’eau induit de nombreuses tensions sociales et politiques autour du monde entrant dans le cadre d’une discipline assez rĂ©cente : l’hydropolitique.

L’hydropolitique est une science multidisciplinaire traitant des problĂšmes politiques et judiciaires que posent la ressource eau. Plus prĂ©cisĂ©ment, il s’agit de comprendre et de trouver des solutions concernant des ressources en eau partagĂ©es entre plusieurs pays. Ces ressources sont les eaux souterraines telles que les nappes phrĂ©atiques et les eaux de surface telles que les lacs et autres fleuves.

DĂ©signant une discipline relativement peu connue, le terme « hydropolitique » a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© la premiĂšre fois en 1979 dans un ouvrage du doctorant en sciences politiques John Waterbury intitulĂ© L’Hydropolitique de la vallĂ©e du Nil. Il y dĂ©crit une situation du plus long fleuve du monde aux multiples enjeux sociaux et politiques. En effet, le bassin du Nil apporte des ressources essentielles Ă  une dizaine de pays : l’Égypte, le Soudan, l’Éthiopie, l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya, l’ÉrythrĂ©e, le Rwanda, le Burundi et le Congo-Kinshasa (voir carte ci-dessous).

Le partage des eaux du Nil est l’exemple type de ce qui dĂ©finit l’Hydropolitique. Ressource en eau pour l’irrigation, question du dĂ©bit du fleuve pour les barrages hydroĂ©lectriques, pollutions ou encore dĂ©tournement des eaux des affluant du Nil (Nil bleu, Nil blanc) sont autant de soucis qui pourraient ĂȘtre la source d’une « guerre de l’eau », un nouveau terme qui serait Ă©galement appropriĂ© pour diverses situations autour du globe, dont les tenant et les aboutissants poseront toujours plus de difficultĂ©s Ă  l’avenir dans un contexte de rarĂ©faction de l’eau douce. Concernant le Nil, l’accord de 2015 signĂ© entre les trois principaux acteurs que sont l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie donne cependant l’espoir d’une paix durable.

L’hydropolitique devra faire face Ă  des tensions croissantes alors que le rĂ©chauffement climatique augmente le potentiel de crises sociopolitiques d’envergure avec ses effets nĂ©fastes sur l’environnement. Il faudra que les diffĂ©rents Ă©tats interrogent toujours plus les experts en hydropolitique afin de trouver le moyen de partager la ressource eau de maniĂšre le plus Ă©quitable possible, tout en subvenant aux besoins de chacun d’entre eux.

Sources : Hidropolitik Akademi — Geopolis