Carte : entre le nord et le sud, le droit des femmes varie fortement

Nous sommes en 2017 et si certains pays sont de véritables pionniers en matière de droit des femmes, d’autres sont très en retard et ne se décident pas à avancer sur ce point. Une carte récente montre également de fortes disparités entre le nord et le sud.

Nous évoquions il y a peu l’intervention ultra sexiste du député polonais au parlement européen qui s’est produite tout juste une semaine avant la journée internationale des droits de la femme (8 mars). Celle-ci est d’ailleurs l’occasion d’évoquer le droit des femmes dans le monde, et ce, par le biais d’une carte interactive publiée dans un article du quotidien Le Monde. Cette carte permet d’observer l’intégralité des pays à travers quatre en lien avec concernant le droit des femmes : l’égalité des salaires, l’autorisation (ou non) de l’avortement, le droit au divorce ainsi que la majorité juridique.

L’égalité des salaires, même en Europe, semble relever de l’utopie selon l’enquête annuelle du Forum économique mondial. En effet, la valeur 1 représentant une égalité totale n’apparaît jamais sur cette carte. Et pour cause, les pays les plus avancés en la matière sont l’Islande (0,87), la Finlande (0,85) et la Norvège (0,84). Les plus mauvais élèves sont le Yémen (0,52), le Pakistan (0,56) et la Syrie (0,57). Les pays du monde musulman et de l’Afrique de l’Ouest font office de régions où les femmes ne peuvent que gagner péniblement l’équivalent des 2/3 du salaire d’un homme dans le meilleur des cas (voir ci-dessous).

L’avortement est autorisé dans la plupart des pays d’Europe sauf la Pologne, l’Irlande et la Finlande où elle est interdite (ou autorisée sous certaines conditions). C’est également le cas pour l’Amérique du Sud (sauf Uruguay), l’Amérique Centrale, le Moyen-Orient et la quasi-totalité de l’Afrique. Bien que l’Asie du Sud-Est se range aussi du côté des réfractaires à l’IVG, des pays comme l’Inde, la Chine la Turquie et la Russie l’autorisent (voir ci-dessous).

La carte montre aussi de fortes disparités concernant l’accès au divorce. Les Philippines sont sans conteste à la traîne puisque le divorce y est tout simplement interdit ! D’autres pays l’autorisent seulement sous certaines conditions moins avantageuses pour les femmes que pour les hommes, un déséquilibre concernant des pays comme la Mauritanie, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la Syrie, l’Arabie Saoudite, le Yémen, l’Iran, l’Afghanistan ou encore le Pakistan et les Émirats Arabes Unis.

Enfin, il existe encore des pays en 2017 dans lesquels les femmes ont besoin d’un tuteur masculin pour exister juridiquement et être libres de leurs choix. Les femmes sont ainsi limitées dans des pays comme la Bolivie, le Mali, la Mauritanie, le Tchad, l’Égypte et dans la plupart des pays du Moyen-Orient. C’est également le cas du Bangladesh et de l’Indonésie. En Bolivie par exemple, les femmes ont besoin d’une autorisation de leur tuteur pour travailler.

Très souvent, ces critères relevant du droit des femmes permettent de noter de fortes variations entre pays du nord et du sud, bien qu’il y ait des exceptions. Par exemple en ce qui concerne l’IVG, il faut savoir que 70 % des médecins en Italie refusent de la pratiquer en ayant recours à ce que l’on nomme « l’objection de conscience » tandis qu’en Afrique, quatre pays l’autorisent sans condition : la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Mozambique.

Sources : Le Monde – Forum Économique Mondial