#MeToo, #MoiAussi, #IchAuch : les témoignages de femmes harcelées inondent les réseaux sociaux

Depuis l’affaire Harvey Weinstein, les femmes réagissent en masse au scandale et plusieurs hashtags incitent ces dernières à témoigner de leurs propres expériences. Désormais il est quasiment impossible de ne pas tomber sur un de ces témoignages dont le contenu est parfois insoutenable.

Le 5 octobre 2017, le New York Times donnait la parole à des actrices et autres femmes ayant toutes accusé le producteur de cinéma Harvey Weinstein (Pulp Fiction), et ce à propos d’actes inappropriés et d’agressions sexuelles. Alors que les accusations se sont multipliées contre le producteur, la journaliste Sandra Muller avait lancé dans la foulée le hashtag #balancetonporc via lequel de nombreuses femmes ont témoigné et témoignent encore.

Le 15 octobre 2017, un autre hashtag d’envergure a été lancé, il s’agit de #MeToo, décliné en français : #MoiAussi. Popularisé par l’actrice Alyssa Milano qui a elle-même évoqué son propre cas (voir ci-après), il s’agit une nouvelle fois de proposer aux femmes de partager leur expérience traumatisante sur les réseaux sociaux. Évoquons également que ce hashtag est décliné en espagnol (#YoTambien), en italien (#AncheIo ou #QuellaVoltaChe) et en allemand (#IchAuch).

Si vous avez été harcelée ou agressée sexuellement, écrivez ‘moi aussi’ en réponse à ce tweet.

Si depuis ces derniers jours, il n’est pas vraiment agréable de tomber nez à nez avec des posts racontant souvent des faits assez difficiles à lire, force est de constater que les langues se délient (enfin), un acte facilité par le mouvement de masse et le fait de se trouver sur des réseaux sociaux. En effet, les faits de harcèlement et d’agression sexuelle n’est pas nouveau dans le monde de l’audiovisuel mais peu de femmes osent en parler. Désormais c’est fait et les témoignages peuvent maintenant émaner de n’importe quelle femme issue de n’importe quel pays, corps de métiers ou position sociale.

Loin de vouloir prendre une quelconque revanche sur les hommes, les femmes qui témoignent désirent contribuer à ce que peut-être un jour, les comportements changent dans nos sociétés. Cependant, il ne s’agit pas de dénoncer et donc de donner des noms, tout simplement parce que la valeur juridique de telles accusations sur les réseaux sociaux est nulle. Malheureusement, 95% des femmes dénonçant des faits de harcèlement sexuel perdent leur emploi, il est donc aisément compréhensible que les témoignages entretiennent la plupart du temps le silence sur les hommes coupables de harcèlement ou d’agression.

Sources : ICI Radio CanadaMademoizelle