Pourquoi une université américaine va payer un demi-million de dollars pour le discours d’un néo-nazi

Liberté d’expression oblige, même les suprémacistes du white power sont autorisés à faire des discours dans les universités publiques. C’est dans ce cadre qu’une fac de l’État de Floride va devoir payer 500 000 dollars pour les frais liés à la sécurité de l’événement.

Le néonazi Richard Spencer, président du National Policy Institute, un think tank dédié à la promotion du suprémacisme blanc, prononcera un discours dédié à la promotion du suprémacisme blanc sur le campus de l’Université de Floride à Gainesville, le 19 octobre 2017. Il s’agit de la première fois que l’intéressé s’exprimera dans un établissement scolaire depuis les violences de Charlottesville qui se sont produites cet été.

L’Université de Floride ne voulait évidemment pas que Richard Spencer s’exprime dans son enceinte, mais afin d’éviter des poursuites judiciaires, l’établissement est bel et bien obligé d’accepter. Plusieurs procès ont déjà été faits à plusieurs universités ayant déjà refusé l’intervention de suprémacistes blancs (dont Richard Spencer) sur leur campus. Cela est arrivé à la Michigan State University et à l’Université d’Auburn (Alabama) qui ont respectivement fait l’erreur de refuser de louer une salle et interdit un discours.

Les discours, peu importe la nature, ne peuvent pas être interdits dans une institution de l’État sauf s’il y a clairement un appel à la violence. Ainsi, en vertu de la liberté d’expression, tous les points de vue sont autorisés à s’exprimer sans que la limite ne soit franchie, car ceci est tout simplement garanti par le premier amendement de la Constitution américaine.

La dernière « victime » en date, l’Université de Floride, accueillera donc un discours de Richard Spencer et bien que la location de la salle sera payée par l’association de l’intéressé, les autres frais seront à la charge de l’établissement. Ainsi, du personnel médical et des policiers supplémentaires seront recrutés pour l’occasion afin de maintenir la sécurité alors qu’un climat d’affrontement semble déjà se dessiner sur les réseaux sociaux entre les militants suprémacistes d’un côté et les antiracistes de l’autre.

Sources : Washington PostSlate