Après 35 ans d’interdiction, l’Arabie Saoudite rouvre ses salles de cinémas

Lentement, les interdictions historiques qui sévissent en Arabie Saoudite commencent à tomber. Après l’interdiction pour les femmes de conduire, c’est au tour des salles de cinéma de rouvrir leurs portes, 35 années après leur fermeture.

Les salles de cinéma vont être de nouveau ouvertes au public en Arabie Saoudite, et ce dès 2018, mettant fin à une interdiction de ces lieux de spectacle dans ce royaume du Moyen-Orient depuis plus de trente-cinq ans. « C’est un moment clé dans le développement de l’économie culturelle dans le pays », déclare à ce sujet Awad al-Awad, le ministre de la Culture, ce lundi 11 décembre dans un communiqué. « Les autorités vont délivrer dès à présent les permis d’exploitation », ajoute-t-il.

Avec cette décision, le Royaume d’Arabie Saoudite amorce ainsi un (petit) pas de plus vers un pays un peu moins liberticide, après notamment une autre réforme sociétale qui a eu un écho dans le monde entier : la fin de l’interdiction de conduire pour les femmes à partir de juin 2018, annoncée au mois de septembre dernier.

Le gouvernement saoudien tente désormais de promouvoir les formes de divertissement dans le cadre d’un plan de réformes économiques et sociales soutenu par le prince héritier Mohammed Ben Salmane. Ainsi, cinéma, mais aussi concerts et spectacles devraient progressivement faire partie de la société saoudienne, et ce malgré la ferme opposition des milieux ultraconservateurs du pays. C’est le cas du mufti d’Arabie Saoudite qui avait exprimé, en janvier dernier, son profond désaccord avec la possible ouverture des salles de cinéma. Il soutenait qu’elles seraient source de « dépravation » en favorisant la mixité.

Les salles de cinéma publiques avaient beau être interdites dans ce royaume du Moyen-Orient, le cinéma saoudien jouissait, lui, d’une belle reconnaissance à l’international. Par exemple, la comédie romantique Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh avait été projetée à la Berlinale tandis que Wadjda de Haifaa Al-Mansour a été en 2013 le premier film national à participer aux Oscars du meilleur film étranger.

Source