Gilets jaunes : 116 enquêtes ouvertes par l’IGPN pour suspicions de violences policières

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Le B&T GL06 / Crédits : Galazan via Wikimedia

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, plus d’une centaine d’enquêtes seraient actuellement menées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Lors des manifestations plus de 9000 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) ont notamment causé une dizaine de blessures très graves au niveau des yeux.

Des suspicions de violences policières

Selon un article publié dans Le Monde le 1er février 2019 citant l’AFP, pas moins de 116 enquêtes ont été ouvertes puis confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis le début du mouvement des gilets jaunes en octobre 2018. Selon une source proche de l’affaire dont l’anonymat est gardé secret, l’utilisation abusive du lanceur de balles de défense (LBD) est pointée du doigt. Ainsi, pas moins de 9.228 tirs ont été recensés depuis le 17 novembre 2018.

Or, ces tirs auraient causé une dizaine de blessures très graves au niveau des yeux toujours selon cette même source. Ce chiffre n’a cependant pas été confirmé par le gouvernement qui a annoncé seulement quatre cas de ce type.

Qu’est-ce que le LBD ?

Le lanceur de balle de défense (LBD) est une arme qualifiée de non létale, dont la plus connue est fabriquée sous la marque Flash-Ball (Verney-Carron). Il faut savoir qu’il existe une version destinée au grand public (avec autorisation de port d’arme) et une version plus puissante utilisée par les forces de l’ordre depuis 2002. Les autorités avaient à l’époque jugé opportun d’équiper les policiers d’un armement intermédiaire situé entre la matraque et l’arme de poing (revolver). Or, le flash-ball classique semble avoir été remplacé par une version qui pourrait être perçue comme plus « agressive » au fur et à mesure des manifestations (voir image ci-dessous).

Faut-il bannir cette arme ?

Entre 2004 et 2013, une personne est décédée et vingt-trois autres ont perdu l’usage d’un œil. A cela viennent s’ajouter les cas qui se sont produits entre 2013 et 2018 (absence de données) ainsi que les blessés recensés lors des manifestations du mouvement des gilets jaunes. Notons au passage que cette polémique autour du LBD rappelle celle concernant les gaz lacrymogènes qui incarnerait pour beaucoup une question importante de santé publique.

Lors d’une récente audience au Conseil d’État, la représentante du ministère de l’Intérieur, Pascale Léglise, avait affirmé que « la Ligue des droits de l’Homme, la CGT et le Défenseur des droits voudraient interdire cette arme dans le maintien de l’ordre ». Elle a également rappelé que cette arme ne permettait pas d’apprécier la distance de tir ni les dommages collatéraux de manière précise. En effet, il est nécessaire de souligner que le point visé au moment du tir n’est pas nécessairement le point touché.

En réponse, le directeur de la police nationale, Eric Morvan, avait déploré l’absence de « dispositif alternatif » au LBD et que son utilisation relevait souvent de la « légitime défense ». L’intéressé estime que cette arme était un compromis entre la dangerosité incarnée par le contact physique direct entre les manifestants et les forces de l’ordre ou encore l’utilisation d’armes plus puissantes.

Sources : Le Monde – France Bleu – Capital

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