Des toilettes écologiques sans eau d’un nouveau genre prennent vie

La Fondation Bill and Melinda Gates a lancé il y a cinq ans un grand défi, celui de parvenir à mettre au point des toilettes modernes et écologiques qui n’utilisent pas d’eau. C’est à l’université anglaise de Cranfield que le projet a pris forme pour devenir une réalité.

Afin d’améliorer les conditions de vie et sanitaires des quel que 2,4 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à l’eau, la Fondation Bill & Melinda Gates lançait il y a cinq ans un grand challenge : mettre au point des toilettes modernes utilisables sans accès à l’eau, coûtant moins de 5 centimes de dollars par jour et par utilisateur en termes de coût d’entretien, et qui permette de recycler au maximum les éléments utilisés qui ont une valeur (eau du système fermé, énergie, etc.).

C’est à l’université anglaise de Cranfield que l’équipe d’Alison Parker est parvenue à mettre au point ces toilettes, en partie grâce au financement de la Fondation Gates à hauteur de 710 000 $. Baptisées The Nano Membrane, ces toilettes sont le fruit d’un long travail qui a permis de mettre au point un système complexe et très intelligent.

Comment fonctionne The Nano Membrane ? D’abord, les excréments sont enfermés dans une trappe amovible qui va rester fermée en permanence quand personne n’utilise les toilettes, afin de limiter au maximum la propagation des odeurs et des bactéries. C’est ensuite une brosse qui entre en scène pour essuyer la trappe et tout faire tomber dans la partie inférieure du système, où les liquides vont rester en surface et les solides vont couler.

À ce stade, ce sont des nanomembranes qui vont séparer la vapeur d’eau des substances nocives présentes dans l’urine, et vont la pousser à l’arrière des toilettes, dans un tube rempli de billes qui vont permettre la condensation, transformant ainsi la vapeur en eau liquide. Cette eau peut ensuite être recueillie pour n’importe quelle utilisation.

Pour ce qui est des substances nocives et solides, elles vont se diriger vers un autre compartiment où elles seront mélangées à des billes dont la substance permet d’annihiler les odeurs. Une fois séchées, elles seront récupérées par le technicien chargé de l’entretien, une fois que le compartiment est plein. Ce dernier va ensuite amener ces déchets dans une usine qui produit de l’énergie thermique qui va alimenter le quartier en électricité.

Deux problèmes restent malgré tout à déplorer. D’abord, un problème pratique qui est que les personnes qui utiliseront ces toilettes n’auront pas forcément accès à du papier toilette, ou si c’était le cas, à un endroit pour s’en débarrasser. Le second concerne la maintenance, qui doit être hebdomadaire, ce qui rend difficile l’installation de ces toilettes dans des endroits très reculés du monde.

Source : gatesfoundation