J.O de Tokyo 2020 : des médailles issues des déchets électroniques ?

Les organisateurs des Jeux olympiques 2020 qui se dérouleront à Tokyo (Japon) veulent des médailles d’or, d’argent et de bronze fabriquées à l’aide de la récupération des différents métaux que l’on trouve dans les déchets électroniques. L’initiative se place dans la continuité des derniers Jeux de Rio sur ce point, malgré les déboires environnementaux (et sociaux) que l’événement à mis en lumière.

Lors des J.O de Rio 2016, pas moins de 2102 médailles des trois métaux ont été distribuées aux athlètes méritants. Si l’on ajoute les médailles obtenues par les équipes de sports collectifs, ce total monte à 2488, et ce sans prendre en compte les breloques décernées lors des jeux paralympiques qui débuteront le 7 septembre 2016.

Selon le magazine Forbes, les médailles font chacune 500 grammes (pour 85 millimètres de diamètre), les plus lourdes de l’histoire des Jeux Olympiques. En revanche, leur valeur diffère suivant le métal : les médailles d’argent et de bronze sont généralement fabriquées dans le métal nommé (cuivre pour le bronze), mais pour les médailles d’or, le mythe est brisé. En effet, ces dernières sont des médailles d’argent plaquées de six grammes de feuilles d’or pur à 99,9%. Valeur unitaire ? 500 euros seulement, mais ce n’est pas vraiment important.

Les organisateurs brésiliens ont affirmé que 30% de l’argent et 40% du bronze utilisé dans la confection des médailles provenaient de déchets industriels, précisant également que la moitié des rubans sont issus de plastiques recyclés. Les organisateurs des futurs J.O de Tokyo désirent poursuivre cette initiative, en allant en revanche bien plus loin que leurs prédécesseurs.

En effet, selon un article du Nikkei Asian Review rédigé par un certain Ken Sakakibara, les médailles seront fabriquées à partir de métaux récupérés sur des smartphones défectueux et autres déchets électroniques. Il est utile de rappeler que dans certaines zones du globe, des personnes (dont des enfants) vivent à proximité d’immenses décharges à ciel ouvert, qui constituent malheureusement une source de subsistance, au prix de leur santé. Ces activités ont d’ailleurs tendance à se criminaliser, sur fond d’augmentation des déchets électroniques dans le monde, battant tous les records.

Cependant, alors que les J.O de Tokyo sont prévus pour être le plus respectueux possible de l’environnement, 16 % des réserves mondiales d’or et 22 % des réserves d’argent seraient japonaises, selon Ken Sakakibara. Le Japon aurait à disposition une « mine » d’appareils électroniques usagés (650.000 tonnes), mais le problème que constitue son exploitation se situe ailleurs. En effet, le Japon ne dispose pas d’un système capable d’effectuer ce recyclage spécifique, tandis que la plupart de l’argent est déjà réutilisé par l’industrie électronique elle-même.

Une idée a cependant émergé, cette dernière consistant en la mise en place d’un récipient spécifique dans les foyers japonais, qui une fois plein, sera récupéré par une entreprise de recyclage. Le but est de sensibiliser les Japonais au recyclage des appareils électroniques et récupérer par la même occasion les kilos de métaux précieux nécessaires aux médailles. Pour les Jeux de Rio, 9,6 kg d’or, 1200 kg d’argent et 700 kilos de cuivre ont été utilisés.

Sources : Mashable – Konbini

Crédit photo : Francs Jeux