Pourquoi les « routes en plastique » du Ghana sont-elles intéressantes ?

Crédits : Nelplast

Et si nous utilisions les déchets plastiques pour construire des routes ? Au Ghana, où une quantité très faible de plastique est recyclée, l’idée instiguée par un jeune ingénieur local fait son chemin. Recycler le plastique et réduire la consommation de sable marin pour construire des routes plus solides ? Oui !

Une idée lumineuse…

Le 28 février 2019, le Forum Economique Mondial publiait une vidéo sur Facebook montrant des Ghanéens fabriquer une nouvelle forme d’asphalte plus durable. En réalité, cela fait bientôt plus d’un an que l’idée de l’ingénieur local Nelson Boateng a été testée. L’initiative ayant pris forme par le biais de la société Nelplast est aujourd’hui soutenue par le Ministère de l’environnement ghanéen.

Le premier essai a été mené en 2017. Nelson Boateng a fabriqué – avec de faibles moyens – un broyeur de fortune destiné à traiter et recycler deux tonnes de sacs plastiques. Les sacs sont d’abord déchiquetés et mélangés avec du sable avant d’être chauffés dans une sorte de gros tambour métallique. Résultat : un nouveau type d’asphalte est créé, dont la composition est de 80% de plastique et seulement 20% de sable, qui est habituellement le composé principal. Enfin, versé dans des moules, l’asphalte se solidifie et prend la forme de pavés à assembler afin de former des routes.

Crédits : Nelplast

… et plus écologique !

Nelson Boateng avait motivé son idée en ayant fait le constat suivant : le Ghana produit 22.000 tonnes de déchets plastiques chaque année, mais seulement 2 % font l’objet d’un recyclage. En gage de durabilité, la société Nelplast affirme que les pavés de ce nouvel asphalte auraient une durée de vie estimée à 500 ans. Ces mêmes pavés seraient également plus solides et plus économiques que les pavés traditionnels.

Outre le recyclage du plastique, cette initiative s’avère également très intéressante, car elle permet une réduction de plus de deux tiers de l’utilisation de sable dans le processus de fabrication. En effet, une étude publiée en 2017 estimait que le sable est une ressource surexploitée destinée à devenir d’ici peu une denrée rare. Selon l’étude, 11 milliards de tonnes de sable marin auraient été extraites des océans en 2010, et ce, rien que pour le domaine de la construction ! Les effets sur l’environnement sont désastreux, notamment en ce qui concerne la biodiversité.

Sources : Ouest France – France Info

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