Agroalimentaire : Ferrero ne va pas changer de cap concernant sa politique

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Alors que la plupart des géants de l’industrie agroalimentaire tentent de rendre leurs produits plus sains et plus acceptables d’un point de vue environnemental, le célèbre fabricant de Nutella reste sur la même voie que par le passé, celle ayant tout simplement fait son succès. Ferrero a en effet racheté plusieurs marques de chocolat en perte de vitesse, et ce peu importe leur réputation.

Ferrero reste sur ses positions

S’il y a encore beaucoup à leur reprocher, des géants de l’agroalimentaire tels que Danone, Nestlé ou encore Unilever tentent des stratégies pour rendre leurs produits plus verts et moins dangereux pour la santé. Si la réalité de ces tentatives cache parfois quelque chose de moins reluisant, ces sociétés ont au moins le mérite d’agir. Dans le cas de Ferrero – célèbre pour détenir les marques Nutella et Kinder –  ce genre de changement de cap n’est pas d’actualité, comme l’explique Bloomberg dans un article du 2 juillet 2021.

Ces dernières années, Ferrero a racheté certaines marques à Nestlé, qui auparavant faisaient un carton en Amérique du Nord : Baby Ruth, Butterfinger et Crunch. Pour John Spayne, conseiller financier chez Spayne Lindsay & co, Ferrero continue d’investir dans le sucre même si aujourd’hui, l’argument « healthy » a davantage la côte. Si les autres géants concentrent désormais une partie de leurs efforts sur des produits plus éthiques afin de satisfaire le consommateur, le fabricant italien reste sur ses positions.

Nutella pate à tartiner
Crédits : A. Kniesel/ Wikimedia Commons

Dans le positif malgré la controverse

En ce qui concerne les initiatives pour la santé des consommateurs, Ferrero fait le strict minimum. Le fabricant conseille à sa clientèle de consommer de manière responsable et explique que la consommation de toutes sortes d’aliments contribue à un régime varié et équilibré. Malgré cela, le confiseur italien a le vent en poupe et ceci aurait un lien avec l’actuelle pandémie de Covid-19. En 2020, les ventes ont atteint 13,3 milliards d’euros, soit 8 % de plus qu’en 2019. Durant les différents épisodes de confinement, les consommateurs ont  massivement acheté de la « nourriture réconfortante » (comfort food), ce que propose justement Ferrero dans ses nombreuses gammes de produits.

En 2018, le confiseur s’était attiré les foudres des nutritionnistes en France en raison d’une campagne de publicité particulièrement douteuse. En effet, Ferrero avait placé le slogan suivant : « La qualité chez Nutella, c’est notre choix ». Or, cette pâte à tartiner est depuis longtemps la cible des critiques concernant sa composition : 50 % de sucre, 20 % d’huile de palme, 13 % de noisettes, 7,4 % de cacao maigre en poudre et 6,6 % de lait en poudre. Citons également la présence de lactosérum, de lécithine de soja et d’arômes.

Outre son intérêt nutritionnel inexistant pour les experts, ce produit pose également la question de l’exploitation de l’huile de palme, cette huile alimentaire faisant depuis longtemps des ravages chez les principaux pays producteurs, à savoir l’Indonésie et la Malaisie. Côté santé, l’ANSES avait rappelé que le Nutella pouvait favoriser l’obésité ainsi que l’apparition de maladies cardio-vasculaires en cas de consommation excessive.