COP15 Biodiversité : quatre pays mettent un frein à la protection des océans

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La quinzième conférence pour la biodiversité (COP 15) vient de se terminer, mais l’adoption d’un accord sur la protection de la biodiversité a fait face à plusieurs obstacles. En effet, plusieurs pays ont fait  barrage, dont la Chine et la Russie.

Des pays récalcitrants

Du 7 au 19 décembre, la quinzième conférence pour la biodiversité (COP 15) s’est déroulée à Montréal (Canada) sous la présidence de la République populaire de Chine. L’objectif de cet événement réunissait 110 pays était l’adoption d’un nouvel accord sur la biodiversité. Seulement, la protection des océans semble diviser profondément. Quatre pays sont ainsi pointés du doigt : l’Argentine, la Chine, l’Islande et la Russie, comme l’expliquait The Guardian dans un article du 16 décembre 2022.

Les désaccords se situaient au niveau de l’épineuse question de la pêche, dont ces pays dépendent énormément. Rappelons à ce titre que la Chine est le principal producteur de pêche en mer. Quant à la Russie, elle est fréquemment accusée d’écocide jusqu’à dernièrement en raison d’échouages de dauphins sur les rives de la mer Noire. Selon les ONG, cette catastrophe écologique trouve son origine dans la guerre en Ukraine qui est source de pollution sonore.

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Crédits : Velvetfish / iStock

La protection des océans en demi-teinte

Cette COP15 Biodiversité a été l’occasion de discuter de « l’objectif 30×30 », dont le but est de protéger 30 % des terres et des mers. Néanmoins, les quatre pays cités semblent rejeter le projet général sur la protection de la biodiversité marine en lien avec cet objectif. En conséquence, le dernier document de travail de la conférence mentionne le mot « océan » seulement deux fois dans les dix pages qui contiennent environ 5 000 mots. Pourtant, les océans couvrent 70 % de la surface terrestre et représentent 95 % de la biosphère.

En outre, la question du financement des nouvelles restrictions inquiète certains pays en développement. Le Brésil a notamment quitté une réunion de travail pour protester contre le refus de ces pays concernant la création d’un nouveau fonds pour la biodiversité. De plus, il faut savoir que la manière de protéger les océans demeurait encore assez vague avant la fin de la COP. Effectivement, il restait à déterminer si les pays devront protéger 30 % de leurs zones côtières ou s’il s’agira d’une protection à l’échelle globale.

Finalement, l’accord promet tout de même des engagements historiques, selon une publication de Public Sénat le 19 décembre. Pourtant, si les objectifs de 30 % d’aires protégées en 2030 ont été un point très positif, il s’agira vraisemblablement d’une protection à l’échelle mondiale. En effet, la Chine a catégoriquement refusé de placer sous protection 30 % de son espace maritime. Néanmoins, l’accord prévoit tout de même une restauration de 30 % des écosystèmes, une réduction des risques en lien avec les pesticides ou encore un doublement des financements pour la protection de la nature.