Yohan Demeure
À moins de vivre dans un pays producteur de pétrole, le plein à la pompe est douloureux pour de nombreuses personnes. Alors que les alternatives tendent à fleurir, certaines sont plus étonnantes que d’autres. Voici par exemple la Toto Toilet Bike Neo, une moto capable de transformer les excréments humains en biocarburant.
Des toilettes en guise de siège
En France et dans bien d’autres pays, le prix du carburant est un sujet très sensible. Certaines personnes font par exemple le choix de rouler à l’huile de friture malgré la législation allant contre cette pratique. Toutefois, il s’agit réellement d’une alternative comme le montrent les tests récemment pratiqués par le géant de l’aéronautique Airbus. Les biocarburants, notamment à base d’algues, ont par ailleurs le vent en poupe et les projets se multiplient. Il y a une dizaine d’années, un engin très particulier a aussi fait son apparition au Japon : la Toto Toilet Bike Neo (voir vidéo en fin d’article).
Cette moto fonctionne avec des excréments. Or, si la marque Toto est inconnue dans la construction de moto, celle-ci est plutôt reconnue dans la fabrication de… toilettes. Cette moto à trois roues comporte ainsi de véritables toilettes en guise de siège. Toutefois malgré les apparences, il n’est pas question d’y faire directement ses besoins. En effet, les toilettes servent à accueillir les fumiers et eaux usées que le propriétaire aurait préalablement récupérés.
Une moto qui fonctionne grâce à du biogaz
Toto a créé un système capable de transformer les déchets en méthane par fermentation. Le méthane est purifié, puis converti en biogaz, ce qui permet au véhicule d’avancer. En somme, la Toto Toilet Bike Neo est une sorte de méthaniseur sur roues. Par ailleurs, la moto embarque un moteur de 250 cm3. Lors des tests en 2011, elle avait parcouru une distance de 960 km. Toutefois, malgré cette communication autour de l’intérêt de cette innovation sur le plan environnemental, la Toto Toilet Bike Neo n’a depuis pas vraiment donné signe de vie. Il semble que le public n’ait pas répondu favorablement à l’apparition de cet engin très particulier. Cependant, l’innovation a le mérite d’avoir prouvé qu’il était possible de fabriquer des moteurs fonctionnant avec les carburants les plus improbables.
Enfin, il semble que Toto ait donné des idées à une autre société, à savoir Urban Utilities en Australie. Cette dernière a dévoilé en 2021 un SUV Hyundai Kona rebaptisé S-Poo-V, fonctionnant également à l’aide d’un biogaz issu de la décomposition d’excréments humains. En 2017, cette même société avait déjà bricolé de la sorte une petite voiture électrique Mitsubishi I-MiEV.