Plusieurs gouvernements ont établi de nouvelles directives pour accélérer l’autorisation et l’enregistrement des agents biologiques de protection des plantes qui incorporent des bactéries, afin de limiter l’utilisation des pesticides chimiques. Les quatre mesures juridiques adoptées au début de l’année 2022 et qui devraient être mises en œuvre d’ici novembre, sont conçues pour accélérer l’introduction de nouvelles solutions biologiques qui peuvent être utilisées à la place des produits chimiques.
Les pesticides biologiques comme élément essentiel de l’avenir de la lutte contre les ravageurs
Dans cette démarche, la Commission européenne cherche à donner aux agriculteurs des instruments alternatifs pour remplacer les agents phytosanitaires chimiques. Ces nouvelles normes permettront d’autoriser les biopesticides en une fraction du temps qu’il faut actuellement. C’est une excellente nouvelle pour les agriculteurs et les entreprises qui comptent sur les biopesticides pour protéger leurs cultures contre les parasites et les maladies.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la principale politique alimentaire de l’UE (plus d’infos sur l’UE en vous rendant sur Parlorama, appelée « plan Farm to Fork », qui vise à réduire de moitié la consommation et les risques liés aux pesticides chimiques d’ici à 2030, tout en encourageant les ventes de produits biologiques et la lutte intégrée contre les parasites.
La mesure va maintenant être examinée par le Conseil et le Parlement européen. Toutefois, si aucune préoccupation n’est identifiée, les directives entreront en vigueur au cours du 4ème trimestre de 2022.
Les pesticides biologiques sont en fait un type d’agent de biocontrôle. Ils sont dérivés de sources naturelles, notamment de plantes, de micro-organismes et de minéraux. Les pesticides biologiques sont utilisés pour lutter contre des parasites tels que les insectes, les acariens, les nématodes et les mauvaises herbes. Ils peuvent offrir une alternative écologiquement bénéfique aux pesticides chimiques et certains biopesticides ont également la capacité d’améliorer la santé et la fertilité des sols.
Le biocontrôle est appliqué en agriculture depuis de nombreuses années, mais il est de plus en plus reconnu comme un choix écologique plus durable et plus efficace que les pesticides conventionnels.
Les pesticides chimiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement, notamment la pollution des sols et de l’eau. Ils peuvent également tuer les insectes utiles et altérer les écosystèmes naturels.
La commercialisation des micro-organismes autorisés dans l’UE
L’absence de lois strictes a empêché les technologies de biocontrôle de donner leur pleine mesure, car il faut compter un délai de 10 ans environ pour accéder au marché.
Ces actes sont censés intégrer les découvertes scientifiques les plus récentes et elles s’appuient sur les propriétés biologiques particulières de certains micro-organismes. Les nouveaux actes adoptent une technique différente qui se fonde réellement sur l’écologie et la biologie de chaque microbe et intègre les informations scientifiques les plus récentes, selon la déclaration de la Commission.
Grâce à ses initiatives, l’UE est l’un des régulateurs les plus sophistiqués sur le marché international de ces articles. C’est ainsi que les règles relatives aux microbes seront ajustées pour être plus adaptées et adaptables tout en restant conformes aux exigences strictes en matière de santé et de sécurité. Cela implique également une évaluation des risques plus facile et des dates d’entrée plus rapides sur le marché européen.
La Commission européenne note en outre que le fait de limiter l’analyse aux données légitimes réduit la nécessité de recourir à l’expérimentation animale. Il s’agit là, selon la déclaration, d’un autre objectif important du groupe en matière d’élimination de l’expérimentation animale. L’UE dispose de certaines des règles environnementales les plus strictes au monde et joue un rôle essentiel en encourageant la durabilité au sein de son système alimentaire.
L’annonce a été saluée avec enthousiasme par les industries
Les entreprises applaudissent les modifications prévues, estimant qu’il s’agit d’un pas positif dans la mise sur le marché de biopesticides plus innovants. Elles sont ravies que la Commission ait recommandé une approche plus appropriée et basée sur les risques pour l’autorisation des biopesticides. Cela devrait permettre une procédure d’autorisation plus rapide pour les produits qui se sont avérés sûrs et efficaces.
Toutefois, même si le directeur exécutif de l’Association internationale des fabricants de biocontrôle a applaudi l’attention portée par la Commission à ce sujet, il a souligné que peu de changements fondamentaux ont été apportés aux exigences actuelles en matière de rapports microbiologiques. Il s’agissait d’une occasion manquée d’intégrer les politiques de la Commission européenne aux objectifs de Farm to Fork, puisque les États membres et la Commission ont été invités à fournir davantage de contributions d’experts professionnels sur les parties techniques des nouvelles normes.