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Les AMAP : un modèle alternatif d’agriculture vivrière face à l’industrie agro-alimentaire

Que sont les AMAP? Ces associations prônent des valeurs éthiques contraires aux visions actuelles de l’industrie agro-alimentaire, des grands semenciers, de la grande distribution, de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) ou de la commission européenne, tous favorables au maintien de l’agriculture intensive et productiviste ancrée dans la globalisation.

L’Alter JT du 12 juin 2015 nous plonge dans une AMAP au doux nom de Robin des Pois, gérée par Frédéric Florentin (maraicher bio), située à Saint-Germer-de-Fly, une petite commune en région picarde. Afin de comprendre l’intérêt des AMAP, il apparait utile d’expliquer leur position, leur fonctionnement et leur insertion dans le paysage agronomique français.

Le terme AMAP est un acronyme se traduisant par Association de Maintien de l’Agriculture Paysanne, un type d’organisation né en France en 2001. Les AMAP ont adapté des concepts déjà présents à l’étranger, tels que les Community supported agriculture (CSA) aux États-Unis entre autres, ou encore les Teikei présents au Japon.

Les AMAP se postent donc contre l’agriculture intensive, élevage compris. Depuis des décennies, de vives critiques affluent du monde entier pour dénoncer ce système de chaine impitoyable qui met en péril la planète (pollution et épuisement des sols), les consommateurs (OGM, pesticides) et fait peu de cas de la condition animale, dont le traitement assuré dans d’atroces conditions.

Un système qui marginalise également les professionnels de l’agriculture, les mettant à l’écart du lien originel avec les consommateurs, multipliant les intermédiaires, et les contraignant à acheter des semences stériles chaque année, en leur interdisant de réutiliser leurs propres semences. Ces associations agissent directement par leurs propres moyens de production, plutôt que de manifester ou signer des pétitions, incarnant une autre façon de militer.

On prône donc ici une agriculture biologique, mais également locale, intégrée dans un circuit de distribution court, proposant une alternative aux « inévitables » voyages des denrées sur des distances parfois hallucinantes (chaine de fabrication et de distribution). Ces associations proposent également la vente aux particuliers et aux professionnels sur leurs sites. Elles peuvent être également en lien avec des associations étudiantes, des MJC, centres sociaux…

Ces associations ont aussi une vocation pédagogique, car ces paysans alternatifs peuvent communiquer avec leurs clients à propos de leurs propres difficultés, mais également expliquer comment les légumes sont produits, un savoir qui se perd avec des générations de populations de plus en plus citadines. Il s’agit également de partager ensemble, comme dans le cas de l’AMAP Robin des Pois, où les clients sont accueillis à la ferme avec un verre, et sont invités à manger le midi autour d’une table commune, renforçant un contact humain qui s’est alors perdu.

Voici une courte liste d’AMAP présentes en France :

Label et La Blette à Lyon,

L’AMAP Aux Potes à Grenoble,

Terre Nouvelle à Marseille,

Ruisseau Bleu à Strasbourg,

La Triballe à Montpellier…

Et bien d’autres… Le site Avenir Bio est doté d’un annuaire référençant plus de 2000 AMAP en France, permettant de trouver une de ces associations près de chez soi.

Pour aller plus loin, il est possible de consulter une publication dans une revue de géographie : Fabrice Ripoll, Le concept AMAP, Revue Géographie et cultures N° 72, 2009.

Sources : Alter JTGéographie et culturesAvenir Bio

– Crédits photo : Terra Eco