Cet ordinateur contenant des algues fonctionne grâce à la photosynthèse

ordinateur algues
Crédits : Paolo Bombelli / Université de Cambridge

À l’heure où les recherches évoluent clairement en matière d’ordinateurs quantiques, des scientifiques ont créé une machine se trouvant à l’extrême opposé de ces monstres de puissance. Il s’agit d’un microprocesseur fonctionnant par photosynthèse à l’aide d’algues.

Petit, mais constant

En 2021, Google affirmait vouloir construire un ordinateur quantique efficace et utile à commercialiser d’ici 2029. Grâce à son énorme puissance de traitement, cette machine pourra simuler des molécules avec précision, et donc la nature. Elle aidera également à concevoir des intelligences artificielles plus performantes ou encore de meilleurs médicaments. Si peu d’informations existent sur la consommation énergétique des ordinateurs quantiques, on peut toutefois estimer qu’ils devraient être extrêmement énergivores.

Dans leur étude publiée dans la revue Energy & Environmental Science, des chercheurs de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) expliquent pour leur part avoir fait fonctionner un ordinateur durant six mois en ayant simplement recours au procédé de photosynthèse. Plus concrètement, l’appareil contient un boîtier en plastique renfermant une anode en aluminium et une colonie de Synechocystis, que l’on connaît plus communément sous le nom d’algues bleues. Ce petit boîtier de la taille d’une pile AA a ainsi alimenté le processeur ARM Cortex-M0+ mis au point par les chercheurs.

algues bleues
Crédits : BASF – We create chemistry / Flickr

Sans surprises, le microprocesseur est incapable d’effectuer des calculs complexes. Il faut dire que la photosynthèse a permis d’obtenir une puissance électrique de seulement 0,3 MW/h. En revanche, le fait d’obtenir un fonctionnement constant sur la durée tout en ayant une empreinte carbone proche de zéro est évidemment très intéressant.

La biophotovoltaïque, un domaine en plein essor

« Nous avons été impressionnés par la constance avec laquelle le système a fonctionné sur une longue période. Nous pensions qu’il s’arrêterait après quelques semaines, mais il a continué à fonctionner », ont affirmé les meneurs de l’étude.

Entre février et août 2021, l’ordinateur se trouvait sur le rebord d’une fenêtre durant la journée. Toutefois, la production d’énergie se poursuivait durant la nuit. Selon les chercheurs, les algues peuvent en effet stocker une partie de leur « nourriture » obtenue dans la journée afin de continuer à s’alimenter.

La biophotovoltaïque est un domaine en plein essor. Son objectif est d’étudier des méthodes permettant d’exploiter l’énergie produite par des micro-organismes biologiques en transformant la lumière lors du processus de photosynthèse. Néanmoins, en raison des faibles quantités d’énergie produites, la biophotovoltaïque n’a pas vocation à remplacer d’autres moyens de production d’électricité à grande échelle. En revanche, elle pourrait tout de même trouver des applications dans le domaine de l’Internet des objets (IoT).