Algopack, le plastique biodégradable produit à partir d’algues

Une petite entreprise française a mis au point un procédé permettant de produire du plastique à partir d’algues. La start-up Algopack compte remplacer le plastique à base de pétrole, véritable fléau environnemental.

Le plastique, cette matière rendue indispensable, mais qui fait pourtant des ravages. De l’extraction du pétrole aux déchets déversés dans nos océans (plus de 460 kg de plastique chaque seconde), le plastique est un désastre pour notre environnement tout entier. Heureusement, à travers le monde, des entreprises s’emploient à trouver des alternatives durables dans le domaine du plastique. C’est le cas de Remy Lucas, un ingénieur breton, qui lance en 2011 Algopack et prend le pari de développer un plastique d’origine naturelle entièrement biodégradable et compostable façonné à partir d’algues.

Fort d’un héritage familial ancestral dans le domaine des algues et détenteur d’un diplôme d’ingénieur en plasturgie, le breton découvre après plus de dix ans de recherche la recette. « Une partie de l’innovation d’Algopack a été de trouver une molécule naturelle dans l’algue qui se comporte comme les molécules utilisées dans les matériaux pétro-sourcés habituels (…) On ne rajoute aucun plastifiant ou aucun autre produit, le matériau est composé à 100 % de cette molécule d’algues », affirme Remy Lucas. Le bioplastique est actuellement utilisé pour la production d’objets divers dans les domaines de l’automobile, l’ameublement, la téléphonie et même les jouets. L’Algopack ne possède pas encore l’aptitude au contact alimentaire, car le produit se dégrade au contact des aliments, mais les ingénieurs de l’entreprise travaillent à l’heure actuelle sur des laques végétales (coating), comme pour le carton, mais sans plastique.

L’atout indéniable de l’Algopack par rapport au plastique dit « classique », c’est sa vitesse de décomposition. En effet, s’il faut compter environ 500 ans pour que le plastique à base de pétrole se dégrade, le bioplastique lui se décomposera en seulement 12 semaines et apportera même des éléments nutritifs du fait de son origine organique. « La matière se dégrade en 12 semaines en terre. Cela permet de retrouver l’une des fonctions historiques de l’algue : c’est un fertilisant naturel, explique l’ingénieur breton. Ainsi, en fin de vie, l’objet fertilise la terre, plutôt que de la polluer ! Et s’il finit dans l’eau, il se dégradera en quelques heures, sans polluer.

La start-up produit à l’heure actuelle deux types de bioplastique : l’Algoblend, matériau composé à 50 % d’algues et 50 % de plastique et l’Algopack, matériau composé à 100 % d’algues. D’ici 2016, la production de l’Algopack devrait atteindre 2 000 tonnes. Une goutte d’eau dans l’océan de la production mondiale de plastique, mais qui montre qu’il existe des alternatives écologiques.

Sources : Courant Positif, Mr Mondialisation