Ce macaque doit-il recevoir des droits d’auteur pour son selfie ? Un partage aura bien lieu !

La rocambolesque histoire du selfie du macaque d’Indonésie a récemment pris fin. Un arrangement a été trouvé concernant les droits d’auteur de la célèbre photo prise il y a maintenant quelques années : un partage aura lieu !

En 2011, le photographe britannique David J. Slater se trouve sur l’île de Sulawesi en Indonésie. Dans la réserve de Tangkoko, le macaque Naruto appartenant à l’espèce macaca nigra (en voie d’extinction) saisit l’appareil du photographe et se prend en photo involontairement. Malgré tout, cette situation donne une photo unique sur laquelle le singe sourit toutes dents dehors avec une expression attendrissante.

Trois ans plus tard, après la parution de l’ouvrage Wildlife Personalities de David J. Slater, la photo devient virale et fait le tour du Web, une popularité en grande partie due à la présence du cliché sur Wikimedia, le site de photos libres de droits de Wikipedia. Celui-ci avait refusé alors de supprimer le cliché, considérant l’image comme n’appartenant à personne puisque techniquement, le macaque l’a prise lui-même.

Au début de l’année 2016, l’association de défense des animaux PETA intente une action en justice contre David J. Slater pour que le macaque soit reconnu comme auteur de la photo puisque c’est ce dernier qui a appuyé sur le déclencheur. La justice américaine avait débouté l’association puisque les animaux ne sont pas considérés comme des auteurs et ne peuvent donc pas être protégés par la législation concernant les droits d’auteur.

Cependant, PETA n’a pas lâché prise et a fait appel, ce qui a conduit a une issue finale ce 11 septembre 2017. En effet, l’association et le photographe ont trouvé un accord relayé dans un communiqué stipulant que ce dernier allait reverser 25 % « de tous les revenus provenant de l’utilisation ou de la vente des selfies du singe à des œuvres de charité qui protègent l’habitat de Naruto et d’autres macaques indonésiens ».

Bien que PETA n’a pas obtenu les droits d’auteur pour le macaque, l’association qualifie cet accord d’historique et considère que le procès « a lancé une grande conversation internationale sur la nécessité d’étendre les droits fondamentaux aux animaux pour leur bien, et pas en réponse à la façon dont les exploitent les humains ».

Bien que l’argent reversé par le photographe servira à aider à la conservation des singes macaca nigra, il faut savoir que ce dernier estime que l’affaire est injuste envers lui. En effet, le selfie du singe s’est retrouvé sur Wikimédia juste après la parution de l’ouvrage, ce qui limite finalement la portée de l’accord obtenu par PETA car les retombées économiques ne devraient pas être si importantes.

Sources : Le Monde – Ouest France