Cameroun : une association fabrique des pirogues avec des bouteilles en plastique

Dans le sud-ouest du pays, une association locale propose aux pêcheurs de fabriquer des pirogues écologiques en assemblant des bouteilles en plastique abandonnées dans la nature.

Nettoyer le littoral des déchets plastiques, sauvegarder les forêts et fabriquer des objets utiles aux locaux sont les objectifs de l’association Madiba et Nature basée à Londji, une cité balnéaire du sud-ouest du Cameroun. Ici sur la plage, des pêcheurs fabriquent les « premières pirogues 100 % écologiques », comme le rapporte Le Monde.

« Une pirogue construite en bouteilles en plastique, c’est incroyable ! Je n’imaginais pas que c’était possible », indique un des pécheurs pour le quotidien.

Ismaël Essome, ingénieur en gestion environnementale, a créé l’association Madiba et Nature après avoir eu la volonté de combattre le plastique, un véritable fléau dans le pays. Malgré le fait que le Cameroun a interdit les emballages non biodégradables depuis maintenant trois ans, des millions de bouteilles polluent le pays chaque année. De plus, le plastique avec lequel ces bouteilles sont fabriquées fait que celles-ci prennent entre un siècle et un millénaire pour se dégrader dans la nature.

L’association fabrique une pirogue avec un millier de bouteilles en plastique, donc tout autant qui sont retirées de la nature. La conservation de l’environnement n’est pas le seul but puisqu’une économie circulaire est également recherchée. En effet, des pêcheurs volontaires sont mis à contribution pour confectionner ces pirogues qu’ils réutiliseront eux-mêmes pour faire leur métier.

Comme l’indique Ismaël Essome, une des principales difficultés était de « trouver la forme et le bon fil avec lequel attacher les bouteilles », ce qui a pris beaucoup de temps. Très solides, car pouvant supporter une charge de 90 kg, ces pirogues sont cinq fois moins chères que les pirogues traditionnelles en bois, ces dernières nécessitant de surcroît la coupe d’arbres. Ainsi, l’association a trouvé une activité bénéfique sur tous les plans.

Sources : Le Monde – Konbini