Ce mode d’exploitation des terres agricoles fait la promotion d’un retour aux origines de l’agriculture. À l’heure où l’alimentation de l’humanité est gérée par des concepts industriels, l’agroforesterie est portée par certains défenseurs dans le but de remplacer les grandes parcelles agricoles monoculturées, et pourrait donner une nouvelle dynamique aux pays en développement.
« L’agroforesterie désigne les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et-ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. Ces pratiques comprennent les systèmes agro-sylvicoles mais aussi sylvo-pastoraux, les pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers). » Définition tirée du site officiel de l’Association Française d’agroforesterie.
Le site EurActiv a interrogé Tony Simons, directeur général du Centre mondial de l’agroforesterie, un organisme basé à Nairobi, la capitale du Kenya qui est présent dans 43 pays en développement. Celui-ci agit dans le sens du remplacement de l’industrie « high-tech » par un mélange d’agriculture (1,5 million d’hectares de terres dans le monde) et de foresterie (4,1 milliards d’hectares de forêts existantes), ce qui permettrait d’augmenter la productivité, les rendements et assurer également la protection de l’environnement.
Il s’agit de revenir à des méthodes plus anciennes, en utilisant des arbres pour obtenir de l’ombre, la présence de nourrissants et assurer le drainage de l’eau de pluie, entre autres. Ceci va complètement à l’opposé de la mécanisation de l’agriculture et de l’utilisation de semences hybrides ou génétiquement modifiées.
« Les arbres vivent plus d’un an, ils ne sont pas annuels, et ne peuvent se déplacer, ils restent au même endroit pendant 20, 30, 50, 100 ans. Ce sont donc les végétaux qui parviennent le mieux à développer des composants complexes afin de se protéger des insectes, des maladies et des stress environnementaux. Ces substances ont des propriétés médicinales. Les deux tiers de toutes les plantes médicinales sont des arbres » explique Tony Simons.
Ce dernier indique également que « les arbres stoppent l’érosion, font remonter de l’eau de très profond, sont des cadres de biodiversité, aspirent le CO2 de l’atmosphère – les arbres sont les meilleurs pour ça. »
Tony Simons évoque aussi la pédagogie à avoir auprès des agriculteurs des pays en voie de développement, leur curiosité plus forte que celles des agriculteurs des pays riches, ainsi que les divergences d’opinions avec les projets de l’Union Européenne.
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Voici le reportage diffusé dans l’émission Futuremag de la chaine ARTE :
Sources : EurActiv – Association Française d’agroforesterie