Ecosec : et si les toilettes sèches devenaient un standard ?

Quoi qu’on en dise, l’eau est la ressource la plus importante sur Terre, puisque vitale pour l’homme. Cependant, nos usages sont parfois contradictoires avec la nécessité de préserver les ressources en eau potable, comme par exemple notre utilisation concernant les toilettes. Une Scop française lance un concept de toilettes sèches publiques.

L’accès à l’eau dans le monde est très inégal, cependant en France, nous n’avons pas de problème à ce niveau, car le château d’eau disponible sur le territoire est un des plus abondants au monde, mais cela va-t-il durer ? En attendant, cela nous autorise-t-il, à l’instar d’autres pays développés, à consommer plus de 27 litres d’eau par jour et par personne pour l’utilisation de nos sanitaires ?

C’est en partant de ce constat alarmant qu’une Société coopérative et participative (SCOP) baptisée Ecosec a lancé un concept inédit : les toilettes sèches publiques. Cette société originaire de Montpellier a repris un genre de sanitaire déjà présent depuis quelques années dans les festivals d’été un peu partout en France et en Europe, comme une solution économique et écologique, dans le cadre de la gestion des déjections humaines lors de tels événements. Cependant, il incombait d’utiliser de la sciure de bois et les fortes odeurs étaient accommodantes. Ecosec a donc créé des toilettes sèches qui se passent des côtés indésirables.

Un premier prototype a été testé au zoo de Montpellier avec succès. Il s’agit donc d’une cabine fabriquée de fibre de lin 100% naturel, doté d’une véritable autonomie, d’un confort certain et d’un encombrent moindre : cette dernière est facilement démontable et transportable. Ces toilettes sèches, existantes en différents formats sont donc adaptées à une utilisation extérieure : une pédale fait office de chasse actionnant un tapis roulant mécanique qui remplace la surface sale par une surface propre. L’urine et les excréments sont réutilisés afin de fabriquer du compost chargé de nutriments, réutilisable pour l’agriculture.

« L’idée est de récupérer les urines stériles, c’est-à-dire qui n’ont pas été en contact avec les matières fécales, et de les réutiliser pour l’agriculture. Nous avons un partenariat avec l’organisme montpelliérain de recherche Irstea, qui a mis à notre disposition une parcelle agricole d’une centaine de mètres carrés pour tester le dispositif. » explique la scop Ecosec.

L’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (ISTREA), partenaire d’Ecosec, avait proposé des tests de viabilité. Par exemple, un réseau d’irrigation au goutte à goutte a été enterré dans le but de fertiliser des plantes et des cultures potagères à 20cm de profondeur, et couplé au système de toilettes sèches d’Ecosec. Après une distillation de l’eau, le résultat se trouve alors sous la forme d’un engrais contenant 100% des nutriments de l’urine et ce dans un faible volume.

De plus, le dispositif élaboré par Ecosec peut se placer n’importe où : il ne requiert aucun raccord au réseau de distribution en eau ou en électricité. Cependant, afin de ne pas se trouver dans le noir complet au moment de faire ses besoins, des panneaux photovoltaïques équipent le toit de la structure. Côté odeurs, elles sont évacuées grâce à un système de ventilation mécanique.

Le concept participera à une économie circulaire viable, puisque l’entretien nécessitera une création d’emploi : les concepteurs prévoient un nettoyage des installations de 5 à 7 fois par jour. Après le succès de la campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBank, la mairie de Montpellier désire acquérir quelques unités.

Voici une vidéo de présentation des toilettes sèches d’Ecosec au zoo de Montpellier :

Sources : ToutVert – Mr Mondialisation

Crédit photos : Ecosec / KissKissBank