Elle recycle des vêtements usagés pour en faire des briques décoratives

briques vetements
Crédits : FabBrick

Une architecte française a eu une idée qui peut surprendre : recycler des vêtements en fin de vie pour en faire des briques. Pour l’instant, il s’agit de briques décoratives, mais des briques de construction seront également réalisées dans un avenir proche.

Des briques de 400 grammes

Ce n’est pas un scoop, le secteur du textile est une des industries les plus polluantes au monde. Chaque année, fabriquer et commercialiser des vêtements générerait plus d’un milliard de tonnes de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Face à ce constat, chaque solution permettant de produire de manière plus éthique est la bienvenue, tout comme le fait de recycler les produits déjà existants. Citons par exemple le cas de l’association Chaussettes Orphelines dont la mission est de collecter des chaussettes inutilisées à des fins de recyclage.

Clarisse Merlet est une architecte française qui a créé en 2018 la start-up FabBrick juste après avoir terminé ses études. Avec son père, la jeune diplômée a imaginé une machine à presses manuelles capable de fabriquer des briques. Elle a ensuite inventé une colle écologique et a déniché plusieurs fournisseurs de vêtements en fin de vie. En pratique, les vêtements plongés dans un bain de colle deviennent finalement des briques de 400 grammes.

« Je voulais trouver de nouveaux matériaux de construction moins polluants que le béton ou le sable. En voyant les montagnes de déchets textiles générés par le secteur de la mode, ça a fait tilt […] Au début, tout était difficile. J’ai failli abandonner plus d’une fois », a expliqué Clarisse Merlet.

briques vetements 2
Crédits : FabBrick

Un projet destiné à évoluer

Intéressée pour s’associer à Clarisse Merlet, la marque de prêt-à-porter Jules s’est assez rapidement manifestée. Elle a ainsi passé une importante commande de 5 000 briques dans l’optique de construire des meubles monolithes à placer dans ses magasins et assembler un parement mural. Après cette commande, la start-up FabBrick n’a cessé de recevoir de nouvelles commandes. Dans un article publié par Novethic en janvier 2021, Clarisse Merlet déclarait que sa société avait produit 45 000 briques, soit environ 15 tonnes de matière revalorisée en moins de trois ans. Aujourd’hui, la start-up produit environ 200 briques par jour de façon artisanale. Le prochain objectif est désormais de passer par la case industrialisation et atteindre une cadence journalière de 500 briques journalières dans un premier temps, puis 1 000.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Clarisse Merlet a de la suite dans les idées et souhaite prochainement fabriquer des briques de construction et non plus seulement des briques décoratives. Elle désire en outre profiter de la pandémie de Covid-19 qui génère abondamment une matière première intéressante pour la production de briques : les masques de protection. Ceux-ci représentent en effet une pollution très importante depuis l’apparition du coronavirus en début d’année 2020.