À Seattle (États Unis), le nombre de sans-abri croissant provoque une multiplication à vitesse grand V des camps de fortune destinés à les accueillir. Afin d’offrir un espace de vie décent aux sans-abri, un organisme s’est entouré d’étudiants pour transformer l’un de ces camps de fortune en éco-village.
Les camps de fortune destinés à accueillir les sans-abri se multiplient à une vitesse folle à Seattle, dans l’État de Washington aux États Unis. Illégaux, la ville tente de les régulariser petit à petit, mais a beaucoup de mal à suivre le rythme. En effet, en 2012, Seattle comptait 80 camps, 351 en 2014 et, selon le Seattle Times, le chiffre de 400 camps de fortune a été atteint en janvier 2015. Un manque d’investissement et de suivi de la ville qui a pour conséquence le délabrement de ces camps.
Un organisme veut contrer ce processus et agir au sein même de ces camps. Il s’agit de l’organisme Sawhorse Revolution, qui s’est entouré d’étudiants en charpenterie pour mener à bien son projet : transformer l’un des camps reconnus par la ville, la « Nickelsville Homeless Community », en un véritable éco-village baptisé « The Impossible City ».
Devant les besoins de la communauté à se déplacer tous les trois à dix-huit mois, le projet s’inspire des « tiny houses », ces petites maisons facilement démontables, et transportables, et que l’organisme a voulu construire de la manière la plus écologique possible. Ainsi, les toits sont recouverts de panneaux solaires qui devraient fournir suffisamment d’électricité pour éclairer et chauffer l’eau. Des sanitaires et des toilettes sèches seront également installées, ainsi qu’un espace communautaire pour cuisiner. Les constructions ont quant à elles été bâties à partir de matériaux de récupération comme des palettes ou encore des panneaux de signalisation.
Sarah Smith, directrice du programme, a bien conscience que celui-ci ne résoudra pas tout, mais qu’il fait déjà une différence dans la vie de quelques personnes. « Des milliers de dollars sont nécessaires chaque mois pour couvrir les dépenses en électricité, pour les sanitaires », explique-t-elle. « Je n’ai pas l’illusion que The Impossible City résoudra l’itinérance. Mais nous pouvons faire une vraie différence dans la vie des gens ».
Elle n’est visiblement pas seule à croire en ce type de projets puisque pour financer celui-ci, une levée de fonds a été organisée, ce qui a permis de récolter 37 929 $ en l’espace d’un mois (environ 33 000 €). « Nous sommes reconnaissants, touchés, inspirés et pleins de joie », a déclaré Sarah Smith. À terme, ce sont des centaines de sans-abri qui pourraient trouver un toit grâce à des projets tels que celui-ci.
Sources : buzzly, mymodernmet