Face au rouleau compresseur de l’agro-alimentaire, il cultive des légumes oubliés

Durant le salon de l’agriculture 2016, un maraicher des Yvelines a présenté ses légumes anciens ou oubliés, qui ont par ailleurs fait un retour dans les assiettes depuis quelques années, de façon plutôt marginale. Ces variétés constituent une réponse potentielle au rouleau compresseur incarné par l’industrie agro-alimentaire.

« Je me suis mis à cultiver ces légumes, car j’en avais marre des carottes oranges » déclarait à France 3 régions Fabrice Robert, maraicher dans le département des Yvelines (78), à l’occasion du Salon International de l’Agriculture 2016, qui s’est déroulé du 27 février au 6 mars.

Le stand de Fabrice Robert sort des sentiers battus et affiche des couleurs plutôt inattendues. Parmi les variétés de légumes que le maraicher a présentés lors du salon, voici quelques exemples : la carotte rose, la poire de terre, le chou de Pontoise ou encore la courge Violon, en somme des légumes d’hiver. L’intéressé, qui se défend de faire une agriculture biologique à proprement dit, estime toutefois aimer ses légumes et respecter les saisons.

Le chou de Pontoise

« Je les laisse en terre jusqu’au dernier moment, afin de préserver toute leur saveur et leur fraîcheur » indique l’agriculteur, utilisant des engrais organiques seulement, et ce en faible quantité.

Alors que les industriels de l’agro-alimentaire orchestrent depuis des années une standardisation des semences et une utilisation intensive de produits chimiques (pesticides, fongicides, insecticides), Fabrice Robert propose complètement autre chose depuis 1999, surtout au niveau de la sélection des semences.

« Ce sont des légumes qui ont toujours existé, simplement aujourd’hui les grainetiers ont amélioré leurs qualités. Ils ont rendu certaines variétés moins filandreuses par exemple » explique-t-il.

Ses premiers clients sont les restaurants gastronomiques (pas pour toutes les bourses), qui prônent le respect culinaire et recherchent de nouvelles saveurs, dont beaucoup sont à redécouvrir. Cependant, au delà de l’enjeu environnemental, le choix de variétés anciennes ou oubliées peut peser dans la balance face à la perte nutritionnelle des légumes (et fruits) issus de l’agriculture intensive.

À quand la généralisation d’un tel mode d’agriculture plus respectueux à la fois de nos assiettes, de notre santé et de notre environnement, couplé à une distribution à grande échelle qui donnerait satisfaction à tout le monde ?

La poire de terre (Smallanthus sonchifolius)

Sources : France 3 Régions – L’Humanité

Crédit photos : Terroirs d’Avenir – Wikipédia