Daeshgram est un groupe de hackers irakiens qui depuis un an, tente de déstabiliser l’État islamique (Daesh). Outre des techniques traditionnelles de hacking, les pirates utilisent également des « fake news » afin de décrédibiliser l’organisation terroriste.
En novembre 2016, six hackers irakiens ont formé le collectif Daeshgram et ont décidé de déclarer une guerre cybernétique à Daesh. Ces hommes gardant l’anonymat mènent une double vie assez unique : durant la semaine, ces derniers travaillent dans des sociétés d’informatique ou de cybersécurité et le week-end, ils piratent les sites officiels de l’État islamique afin de poster des fausses informations.
Leur technique est connue puisqu’il s’agit de créer de faux comptes afin de diffuser de fausses informations destinées à semer la confusion. Pas plus tard que le week-end du 19 novembre 2017, les pirates de Daeshgram s’en sont pris à Amaq, l’agence de presse de Daech, en lançant une attaque DDoS (attaque par déni de service). Une fois le site hors ligne, de faux articles d’Amaq ont été publiés, relatant notamment le décès d’un combattant de Daesh ou encore critiquant l’idéologie de l’organisation. Auparavant, la destruction de la radio Al-Bayan proche du mouvement, basée à Mossoul (Irak), avait été annoncée. Les faits d’arme du collectif sont régulièrement postés sur Twitter (voir exemple ci-dessous).
Le média américain Sky News a interrogé un membre du groupe Daeschgram qui a expliqué que les internautes ne savaient plus quels articles étaient réels ou non et ont arrêté de faire confiance à Daesh. À l’origine, le collectif utilisait du contenu pornographique pour semer le trouble mais ce dernier s’est rapidement rendu compte qu’il était plus opportun de créer des contenus faux mais crédibles.
Très conscient du fait que les « fake news » sont capables de déstabiliser les démocraties, comme ce fut le cas des trolls russes durant la dernière élection présidentielle américaine, le groupe Daeshcam utilise la même technique pour combattre la propagande de l’État islamique.