La France veut augmenter les quotas d’oiseaux chassés de façon barbare

Le Ministère de la transition écologique et solidaire veut augmenter les quotas de chasses des oiseaux pour la saison 2018-2019. Dans le communiqué officiel concernant les quotas de chasse dans les Ardennes, l’État rappelle que certaines méthodes de chasses sont autorisées dans des départements précis, car elles sont « traditionnelles ». Parmi les espèces concernées par la chasse, on retrouve : les vanneaux, les pluviers dorés, les grives et merles noirs. En admettant que la chasse en elle-même ne pose pas de problèmes, il faut savoir que les chasseurs français ont le droit, au nom de la « tradition » et de « l’exception culturelle », de recourir aux méthodes comme la chasse à la glu, les pantes et les matoles.

Des pratiques barbares interdites dans tout le reste de l’Europe

Certains départements français ont le droit de recourir à des méthodes brutales, stressantes, et non spécifiques pour chasser les oiseaux. Vous ne connaissez peut-être pas les méthodes citées ci-dessus :

La chasse à la glu

Assez utilisée dans les pays méditerranéens, cette méthode consiste à cacher des bâtons enduits de glu parmi les branches d’un arbre. Un oiseau qui se poserait sur le dispositif ne pourrait alors plus s’envoler et finirait piégé, complètement englué, les ailes et la tête tordues prises elles aussi dans la colle. À l’origine, cette méthode est donc destinée aux espèces « invasives » ou pouvant servir d’appât, mais il est évident que les chasseurs qui utilisent cette méthode ne peuvent pas contrôler les espèces qui tombent dans ce piège.

De plus en plus controversée, cette méthode est censée être interdite selon l’article 8 de la directive des Oiseaux de 2009 : « En ce qui concerne la chasse, la capture ou la mise à mort d’oiseaux dans le cadre de la présente directive, les États membres interdisent le recours à tous moyens, installations ou méthodes de capture ou de mise à mort massive ou non-sélective ou pouvant entraîner localement la disparition d’une espèce, et en particulier à ceux énumérés à l’annexe IV, point a. »

En 2004, l’Espagne avait été condamnée, car plusieurs vignerons et cultivateurs d’oliviers utilisaient cette méthode. Par ailleurs, en 2014 et 2015, une procédure juridique avait été lancée contre la France auprès de la Commission européenne pour interdire cette méthode de chasse. En 1989, une loi avait interdit cette pratique à l’exception de 5 départements.

Les pantes ou filets horizontaux

Voici la définition donnée de la chasse au filet selon la fédération départementale des chasseurs des Landes : « il s’agit d’attirer les vols d’oiseaux, sifflet à la bouche à l’aide d’appelants, au-dessus de la chasse. Quand les oiseaux sont à bonne distance, le travail au sifflet doit être combiné avec les appelants pour que les alouettes se posent sur le « sol ». Ces « sols » sont des petites superficies sur lesquels on dispose à plat les filets qui se referment sur les oiseaux. »

Les matoles ou cages immobilisantes

Ces pièges peuvent être posés sur le sol ou dans les arbres. Un tas de graines est posé sous le dispositif, ce dernier étant retenu seulement par une tige de métal ou de bois. Quand l’oiseau vient déséquilibrer le morceau de bois, une grille lui tombe alors dessus, l’empêchant de prendre son envol. L’oiseau, cloué au sol, doit ensuite attendre que le chasseur revienne pour le tuer.

Ce ne sont pas seulement les chasseurs qui sont ciblés

Dans de nombreux départements, ces méthodes de chasse sont interdites. Les principaux utilisateurs sont aujourd’hui les braconniers qui souhaitent capturer les oiseaux pour les revendre ou bien les manger.

La question de l’État aux Français sur les quotas de chasse

Depuis le 24 juillet 2018, une consultation publique est lancée par l’État concernant les quotas de chasses de certains oiseaux dans les Ardennes. En outre, notamment dans le cadre de la chasse aux vanneaux, des filets vont être déployés pour capturer les oiseaux.

La deuxième chose importante à savoir est que les quotas proposés par l’État ont augmenté. Pourtant, plusieurs études montrent que la population des oiseaux diminue en Europe et que seules certaines espèces réussissent à rester en vie.

Études sur le sujet de la baisse de la population d’oiseaux en Europe (de causes divers) :

Les changements climatiques menacent les zones sauvages et la biodiversité en Europe – Wilfried Thuiller, 2011

Etude sur les effets de l’agriculture intensive sur la biodiversité – Andreas Flohre, 2011

Le nombre d’espèce d’oiseaux diminue en Europe – Richard Inger, 2014

Si vous souhaitez émettre un avis sur la méthode des filets ou bien demander à baisser les quotas, vous pouvez vous rendre sur le site des consultations publiques français du ministère de la transition écologique et solidaire.

Source : Mr.Mondialisation

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