Et si l’on supprimait le droit à la richesse ? Comprendre ici la richesse extrême, le sommet de la pyramide… C’est l’idée d’un économiste pas comme les autres, le français Philippe Richard dont l’ouvrage s’attaque à un sujet tabou, surtout dans notre pays.
« Dans nos sociétés, nous avons des droits. Ils sont généralement bornés, avec des règles strictes, afin de respecter le “vivre ensemble”. Chez soi, en voiture, dans la rue, au travail… nous devons nous conformer à de nombreuses règles qui limitent nos droits pour respecter ceux des autres. Mais concernant la richesse, il n’existe aucune limite », déclarait Philippe Richard dans sa tribune parue dans l’Obs le 7 janvier 2017.
L’intéressé est docteur en économie et expert socio-économique depuis quinze ans au sein d’une Société coopérative et participative (SCOP) spécialisée dans le diagnostic économique auprès des représentants des salariés. Il se fait petit à petit connaître grâce à la parution de son ouvrage « Abolir le droit à la fortune ».
Un titre spectaculaire pour un ouvrage qui s’attaque à un sujet tabou. Concrètement, Philippe Richard désire « faire les poches » du fameux 1 % d’individus ultra-riches, un comportement qu’il estime complètement indécent. Supprimer le droit à la fortune individuelle serait alors une mesure incroyable et quasi utopique. Cependant, l’économiste a élaboré une théorie qui semble tenir debout :
« Les modalités du plafonnement du patrimoine individuel s’inspirent de l’impôt sur la fortune comme l’ISF, mais à un taux de 100 % à partir d’une valeur acquise : une valeur cumulée des actifs, entre portefeuilles financier et immobilier et parts d’entreprise, nette de dettes. »
Ainsi, les bénéfices réalisés au-delà du plafond évoqué contribueraient à alimenter les caisses de l’état, et ce, dans une optique de redistribution des richesses. De plus, une évasion fiscale comme on en voit tant aujourd’hui serait impossible si tous les pays se mettaient d’accord sur cette « abolition ».
Le concept est très parlant surtout qu’il ne s’agit pas d’empêcher les gens de devenir riches, mais juste de devenir « incroyablement » riches, nuance. Le trop-perçu des personnes dépassant le fameux plafond pourrait contribuer à rendre la société meilleure, évidemment dans le cas où les gouvernements puissent utiliser cette nouvelle source de revenus à bon escient, mais ceci est une autre question.
Ci-dessous, le visuel de l’ouvrage de Philippe Richard :
Sources : L’Obs – Mr Mondialisation