Après l’avènement de la malbouffe et des produits transformés, parfois à outrance, la tendance est désormais au manger sain, bio, de saison, le tout de préférence fait maison. A priori, le fait de prôner un mode de vie healthy n’est pas sujet à débat. Sauf que certains d’entre nous en ont fait plus qu’un art de vivre puisque c’est devenu pour eux une véritable obsession. Zoom sur ce nouveau mal que l’on appelle orthorexie.
L’orthorexie, c’est quoi exactement ?
L’orthorexie se définit par la volonté obsessionnelle d’adopter une alimentation saine. Concrètement, il s’agit d’un trouble du comportement alimentaire (pour l’instant non reconnu en tant que tel) qui se caractérise par le souci permanent de se nourrir exclusivement d’aliments bons pour la santé et possédant un score nutritif intéressant. Ainsi, le régime alimentaire d’une personne orthorexique est sans sucre, sans sel, sans gluten, sans additifs, sans mauvaises graisses, sans aliments transformés, etc. Et les produits doivent bien évidemment être bio et locaux.
De fait, une personne orthorexique, en se focalisant exclusivement sur la qualité des aliments, peut passer des heures à décoder les étiquettes alimentaires au moment de faire ses courses. De même, le goût des aliments n’a plus d’importance, tant qu’ils sont considérés comme sains.
Plutôt bénéfique pour la santé, ce comportement se révèle cependant néfaste pour la personne qui en souffre, notamment en ce qui concerne sa vie sociale. Et pour cause, les dîners au restaurant ou entre amis peuvent devenir un vrai calvaire pour elle puisqu’elle ne peut pas contrôler ce qu’elle mange, sans compter le fait qu’elle ne prend plus de plaisir à manger.
Par ailleurs, comme tout comportement toxique, l’orthorexie peut être source d’une grande souffrance psychique. Et pour cause, non seulement l’élaboration des repas devient un véritable casse-tête, mais en plus le moindre écart à ce régime strict donne lieu à une grande culpabilité.
Comment devient-on orthorexique ?
Généralement, l’orthorexie apparaît après une phase de remise en question de son alimentation. Cette dernière peut avoir pour origine une volonté de perdre du poids ou de ressembler aux corps parfaits que l’on voit défiler sur les réseaux sociaux.
Mais un tel bouleversement en matière de choix alimentaires peut également être engendré par l’apparition d’une phobie alimentaire. Cela se traduit notamment par l’angoisse profonde de tomber malade à cause d’une mauvaise alimentation.
En effet, ce n’est désormais un secret pour personne que de nombreuses maladies graves, comme le cancer, le diabète ou encore les maladies cardio-vasculaires, sont directement liées à notre alimentation. De fait, il est vivement recommandé de manger sainement. Sauf que, pour les personnes orthorexiques, cette recommandation vire à l’obsession, les poussant à agir de façon extrême.
Comment savoir si je souffre d’orthorexie ?
Les symptômes de l’orthorexie peuvent être parfois difficiles à repérer. Il s’agit alors de se poser les bonnes questions. Pour ce faire, le test de Bratman, élaboré par le Dr Steven Bratman, peut permettre de poser un diagnostic :
- Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
- Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?
- La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle plus importante que le plaisir de le déguster ?
- La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?
- Etes-vous récemment devenu plus exigeant(e) avec vous-même ?
- Votre amour propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?
- Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments « sains » ?
- Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?
- Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
- Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous manger « sain » ?
Si vous répondez oui à 4 de ces questions ou plus, il est conseillé de vous rapprocher d’un nutritionniste ou d’un psychologue. Pourquoi ? Dans le but de faire le point sur vos habitudes alimentaires et sur l’impact que cela occasionne sur votre vie quotidienne.