Une hallucinante proposition émanant du Conseil de l’Idéologie Islamique a suscité des moqueries dans tout le pays et pour cause, il s’agit d’avoir le droit de battre sa femme qui n’obéirait pas, mais « légèrement ».
Lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi était en février 2016 le but d’une législation progressiste adoptée par l’Assemblée du Pendjab pakistanais, alors province la plus peuplée du pays. Il faut savoir qu’au Pakistan, les violences envers les femmes sont légion, comme en Inde, que ce soit les viols, les défigurations à l’acide, et autres crimes de mœurs.
Cette législation synonyme de progrès social, accordant plus de droits et de sécurité aux femmes, n’est pas au goût du Conseil de l’Idéologie Islamique (CII), dont la mission est de conseiller les parlementaires pakistanais. En effet, ce dernier n’a pas hésité à faire une proposition incroyable, un véritable retour en arrière sur fond d’hypocrisie.
Il s’agit d’accorder le droit aux hommes de battre leur femme, mais sous certaines conditions, une nuance insoutenable puisqu’il s’agit de battre sa femme, mais le faire « légèrement ». Ainsi, les hommes auraient le droit de corriger leur épouse si cette dernière leur refuse une relation sexuelle sans raison liée à la religion. De plus, cet acte condamnable serait possible dans le cas où la femme ne s’habillerait pas comme le souhaite son mari, ou encore si cette dernière a ses règles. La proposition prévoit également l’interdiction de la mixité dans les écoles, les bureaux et même les hôpitaux.
La Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP), qui s’avère être un organisme indépendant, condamne fermement ce projet de loi et appelle par la même occasion à la dissolution du Conseil de l’idéologie islamique, qu’elle qualifie de « fanatiques ». « Il est difficile de comprendre comment une personne saine d’esprit pourrait croire qu’il faut plus d’encouragements et de justification aux violences faites aux femmes au Pakistan » a déclaré cette commission.
Ce ridicule projet de loi, qui plus est émanant de personnes très sérieuses dans leurs propos, a naturellement induit des moqueries dans tout le pays, que ce soit dans les médias ou sur la toile. Par exemple, Dawn, le premier journal anglophone du pays, a publié une satire expliquant comment les hommes pouvaient trouver d’autres choses à battre que leur propre femme, comme le dos d’une bouteille de ketchup ou encore des œufs.
Sources : Le Point – Asialyst