Les tampons sont-ils dangereux ? Une femme lutte pour faire apparaitre leur composition sur les emballages

Une pétition lancée par une étudiante a déjà réuni plus de 50.000 signatures. L’objet? Réclamer la figuration de la composition des Tampax sur leur emballage.

Un article de SciencePost du 4 juillet 2015 expliquait la mésaventure de Lauren Wasser, une mannequin de 27 ans ayant été amputée d’une jambe à cause d’une infection engendrée par un choc toxique vraisemblablement lié au port d’un tampon hygiénique.

Un drame pointant un manque d’information

Les règles menstruelles obligent les femmes à se prémunir pour être le moins gênées possible. Cependant, il semble que bon nombre d’entre elles utilisent des tampons hygiéniques sans vraiment se poser de questions. Une étudiante parisienne de 19 ans, Mélanie Doerflinger, a commencé à s’en poser après le drame de Lauren Wasser. Cette jeune femme a lancé une pétition sur Change.org ayant réuni à ce jour environ 54.000 signataires pour un objectif fixé à 75.000 soutiens.

Cette idée, l’étudiante la tient de l’infructuosité quant à ses propres recherches concernant la composition des Tampax :

« J’ai beau chercher sur les emballages des produits de la marque Tampax que j’ai chez moi et ceux vendus au supermarché, impossible de trouver une information concernant la composition des produits. J’ai demandé des explications à Tampax sur leur page Facebook, l’un des leaders dans les tampons hygiéniques, c’est silence radio. Ont-ils des choses à cacher dans les compositions de leurs produits? Y a-t-il un ou des ingrédients dangereux pour nous, utilisatrices de ces produits? » explique Mélanie Doerflinger.

Un choc rare, mais grave!

La mannequin Lauren Wasser a été victime d’un choc septique (SCT), une affection rare, mais très grave survenant pendant les règles ou peu de temps après. D’après le site web de la marque Tampax, ce choc serait causé « par des toxines produites par une bactérie appelée Staphylococcus aureus qui est souvent présente dans le nez et le vagin. Le SCT peut affecter les hommes, les femmes et les enfants. Il a plus de chances de se développer chez les jeunes filles et les femmes de moins de 30 ans. Un diagnostic et un traitement rapide sont primordiaux ».

Le SCT apparait en premier lieu comme un genre de grippe, mais il semble que par la suite, les choses se compliquent : forte fièvre, vomissements, diarrhées, éruption cutanée similaire à un coup de soleil, vertiges, douleurs musculaires. De plus, un des symptômes serait un état proche de l’évanouissement lorsque l’on se lève après avoir été en position assise.

Une hypocrisie?

« Vous pouvez réduire le risque de SCT en utilisant une serviette, plutôt qu’un tampon, au moins une fois par jour pendant vos règles et en choisissant le niveau d’absorption minimal correspondant à vos besoins » et ne jamais garder un tampon hygiénique plus de huit heures d’affilée, voici les conseils de la marque Tampax. Cependant, la marque omet de préciser qu’avec le temps, des polymères et de la viscose ont été ajoutés au coton dans la composition des tampons, afin de pouvoir augmenter leurs capacités absorbantes.

Sur une mise à jour de la pétition, Mélanie Doerflinger explique que la responsable de la marque Tampax l’a jointe au téléphone et déclare : « L’excuse qu’elle m’a fournie sur le fait de la non-visibilité de la composition : Il n’y a pas la place sur les packings ».

En tout cas, dans cette action de sensibilisation, l’étudiante est soutenue par l’association 60 Millions de consommateurs contre la multinationale Procter & Gamble (P & G) commercialisant la marque Tampax.

Sources : Le PointLe Nouvel Observateur