En Amérique du Nord, une société écossaise désire exploiter les plus puissants courants marins du monde. Or, la solution envisagée n’est autre que l’hydrolienne flottante, une sorte de turbine montée sur une barge fonctionnant un peu comme une éolienne.
Utiliser la force des courants marins
Entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick (Canada), nous retrouvons la baie de Fundy où sévissent des courants marins parmi les plus puissants de la planète. Depuis longtemps, des ingénieurs tentent d’exploiter la puissance de ces courants sans résultats très probants. Cependant, comme l’explique un communiqué du 11 mai 2022, la société écossaise Sustainable Marine a livré sa première hydrolienne flottante dans la zone. Les hydroliennes flottantes ont des turbines elles-mêmes équipées de pales capables de transformer les courants marins en électricité. Leur fonctionnement est en effet semblable à celui des éoliennes, mais en utilisant la force des courants au lieu de celle des vents. Et évidemment, il s’agit d’une énergie propre.
« Le travail de Sustainable Marine au Canada reflète parfaitement la mission globale de notre entreprise d’aider les communautés côtières et insulaires à atteindre l’indépendance énergétique et à lutter contre les changements climatiques en récoltant l’énergie propre des eaux qui les entourent » a déclaré Jason Hayman, CEO de Sustainable Marine.
L’installation de Sustainable Marine comporte quatre turbines Schottel instream (SIT) à axe horizontal et munies de pales assemblées sur une plateforme. Ces turbines modulables doivent être immergées pour fonctionner et la maintenance se fait à l’aide de bateaux légers. Ce genre d’hydrolienne flottante a une puissance de 54 kW à 70 kW avec un rotor de trois à cinq mètres de diamètre.
Des hydroliennes avec un potentiel énorme
Pour Sustainable Marine, la baie de Fundy est l’endroit idéal pour ce genre d’installation. Située à l’extrémité nord du golfe du Maine, cette baie forme un genre d’entonnoir mesurant environ 80 km de largeur à son entrée. Au bout, nous retrouvons le bassin de Minas et l’isthme de Chignectou, deux prolongements très étroits. Les marées y sont extrêmes avec des marnages (la différence de niveau entre la marée haute et la marée basse) de près de 17 mètres. De plus, la marée déplace pas moins de 115 milliards de tonnes d’eau deux fois par jour en entrée et en sortie.
Selon la société écossaise, les courants marins de la zone pourraient permettre de produire près de sept gigawatts d’énergie. Cette quantité d’énergie équivaut à celle d’un millier d’éoliennes offshores de grande taille. Pour l’instant, l’hydrolienne flottante de Sustainable Marine devrait se raccorder à deux autres plateformes afin de générer 1.26 MW. Évidemment, ce n’est qu’un début, lorsque l’on considère le potentiel qu’offre la baie de Fundy.