Par rapport aux engagements pris et tenus avec la COP21, quatre pays ont été officiellement reconnus comme modèles à suivre en matière d’environnement. Les quatre sont membres du G77, le club des pays en développement à l’ONU et ils ne représentent que 0,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Ces pays sont le Bhoutan, le Costa Rica, l’Éthiopie et le Maroc.
Le Bhoutan
Certes, le Bhoutan est un petit pays (environ 750 000 habitants), mais il n’en reste pas moins un exemple à suivre selon le Climat Action Tracker. L’engagement écologique est total dans ce pays qui a instauré le BNB (Bonheur National Brut) à la place du PIB et qui travaille à « devenir le premier pays du monde 100 % biologique », expliquait en 2010 son Premier ministre de l’époque, Jigmi Y. Thinley.
Aussi, le Bhoutan vise le « zéro émission de gaz à effet de serre », une volonté rendue possible par la nature du pays, composé à 70 % de forêt. Mais le pays ne s’arrête pas à cette capacité d’absorption du CO2 puisqu’il a récemment construit cinq centrales hydroélectriques et compte encore investir dans ce type de systèmes. À ce jour, le Bhoutan affirme produire 100 % de son électricité grâce à l’hydroélectricité et s’engage à « diversifier l’approvisionnement énergétique à travers la promotion des énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse), au même niveau que les grandes centrales hydroélectriques, et aussi à créer des opportunités d’investissement ».
Le Costa Rica
Le Costa Rica est non seulement un modèle en matière d’environnement, mais également pour sa biodiversité. En 2007, le pays a annoncé son intention de devenir neutre en carbone d’ici à 2021 et de réduire de 44 % ses émissions de GES d’ici à 2030. Un objectif totalement réalisable notamment grâce à la flore exceptionnelle du Costa Rica. 6 % de la biodiversité mondiale s’y trouve et un quart du pays qui est classé comme zone écologique protégée. De plus, pour contrer la déforestation amazonienne, le Costa Rica s’est engagé à reboiser 50 000 hectares sur son territoire.
Au niveau énergétique aussi, le Costa Rica se dresse en élève modèle, lui qui annonçait en septembre dernier avoir tenu plus de 150 jours sans utiliser d’énergies fossiles. L’objectif est désormais clair au Costa Rica : « atteindre et maintenir une matrice de 100 % d’énergie renouvelable d’ici à 2030 ».
L’Éthiopie
L’ensemble du continent africain ne représente à ce jour qu’environ 7 % des émissions mondiales de GES, mais ce taux devrait augmenter au cours des prochaines années à cause de la démographie du continent. L’Éthiopie compte bien anticiper cela et prévoit une réduction de ses émissions de GES de 64 % d’ici à 2030. Le pays prévoit un doublement de sa population d’ici une quinzaine d’années et compte par ce biais obtenir le statut de pays émergent en 2025.
Ne disposant d’aucune ressource énergétique dans ses sous-sols, les énergies renouvelables apparaissent comme une évidence. L’eau étant la richesse principale du pays, ce dernier construit actuellement le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique à la frontière avec le Soudan et celui-ci devrait produire 6 000 mégawatts (MW) en 2017. Mais devant les risques de sécheresses, l’Éthiopie prévoit « d’élargir la production d’énergie électrique à partir d’énergie géothermique, éolienne et sources solaires pour réduire au minimum les effets néfastes des sécheresses sur le secteur de l’énergie principalement hydroélectrique ».
Autre ressource énergétique exploitée en Éthiopie : le vent, avec la construction de nombreuses fermes éoliennes. Toutefois, les bonnes intentions éthiopiennes restent dépendantes d’un soutien financier international, notamment.
Le Maroc
Pour le Climate action tracker, le « Maroc est en train de faire sa juste part des efforts mondiaux visant à contenir le réchauffement en dessous de 2 °C ». Si le soutien financier international est suffisant, le pays prévoit une baisse des émissions de GES de 13 % à 32 % d’ici 2030. Dans un rapport, le gouvernement marocain annonce que « le Maroc doit en priorité minimiser les risques d’impacts du changement climatique, en raison de l’importante vulnérabilité de certaines activités économiques comme l’agriculture, la pêche, l’aquaculture, la foresterie et le tourisme et certains milieux de vie comme les oasis, le littoral et les montagnes ».
Le pays qui vient d’accueillir la conférence sur le climat « COP22 » prévoit l’installation de la plus grande centrale solaire du monde en 2020, laquelle fournira près de la moitié de l’électricité du pays.
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